Sri Lanka Sri Lanka: 42 victimes étrangères recensées

ATS

30.4.2019 - 12:47

Pour l'organisation Aide à l'Eglise en détresse, l'année 2019 est déjà l'une des plus meurtrières pour les chrétiens, notamment à cause des attentats au Sri Lanka.
Pour l'organisation Aide à l'Eglise en détresse, l'année 2019 est déjà l'une des plus meurtrières pour les chrétiens, notamment à cause des attentats au Sri Lanka.
Source: KEYSTONE/AP

Le Sri Lanka a annoncé avoir identifié 42 ressortissants étrangers parmi les 253 victimes des attentats du dimanche de Pâques. Douze étrangers sont toujours portés disparus et pourraient figurer parmi les corps non-identifiés à la morgue de Colombo.

Les pays étrangers ayant payé le tribut le plus lourd dans ces attaques sont l'Inde (onze morts), la Grande-Bretagne (six morts), la Chine (quatre morts) et le Danemark (trois morts), a indiqué le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.

«Les restes humains de 25 ressortissants étrangers ont été rapatriés» à ce jour, a-t-il ajouté publié lundi soir. Cinq citoyens étrangers blessés restent par ailleurs hospitalisés.

Cinq personnes domiciliées en Suisse ont perdu la vie dans ces attaques. Deux d'entre elles possédaient un passeport suisse, dont une était binationale, selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Année sanglante pour les chrétiens

Ces attentats suicides, revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), ont visé des hôtels de luxe et des églises chrétiennes en pleine messe de Pâques. Dans ce contexte, l'organisation Aide à l'Eglise en détresse (ACN) s'est inquiété de l'augmentation des attaques contre les chrétiens à travers le monde.

Les attentats au Sri Lanka constituent le point culminant d'une évolution en cours depuis plusieurs années, a-t-elle dénoncé mardi dans un communiqué. Selon elle, l'année 2019 est déjà l'une des plus sanglantes pour les chrétiens.

L'extrémisme islamiste, un nationalisme exacerbé et des idéologies autoritaires restent les principaux moteurs de la persécution des chrétiens et d'autres minorités religieuses. L'équilibre social repose pourtant dans une large mesure sur la coexistence pacifique des différentes religions, assure l'organisation catholique.

Messes sous haute surveillance

Un haut responsable de l'Eglise catholique locale avait annoncé jeudi la fermeture des églises et l'annulation de tous les offices publics à la demande des forces de sécurité, de peur d'une répétition des attaques coordonnées du 21 avril.

Les célébrations reprendront dimanche sous haute surveillance, a annoncé mardi le cardinal-archevêque de Colombo, Malcolm Ranjith. «Nous commencerons avec un nombre réduit de messes et verrons si nous pouvons les accroître petit à petit en fonction des développements de la situation», a-t-il ajouté.

L'Eglise catholique est soucieuse de s'assurer de la situation sécuritaire avant de reprendre les services quotidiens et suit de près les enquêtes gouvernementales sur les attentats, a-t-il souligné.

Eglise critique

«Nous ne savons pas comment progressent les investigations», a-t-il poursuivi. «On nous dit que les suspects détenus donnent de bonnes informations, mais je ne suis pas sûr qu'il y ait la capacité d'assurer le suivi».

Le prélat a ajouté que le Premier ministre Ranil Wickremesinghe lui avait téléphoné mardi matin pour l'assurer que des recherches étaient effectuées et qu'il n'y avait aucun relâchement des efforts. Dimanche, le cardinal avait émis les craintes d'un «fiasco» dans les investigations et dit que les catholiques n'étaient pas certains de voir passer en jugement les organisateurs des attentats.

Très critique de l'échec des autorités à partager les informations qui avaient averti de possibles attaques djihadistes, il avait également déclaré s'être senti «trahi» par le gouvernement. «S'ils m'avaient prévenu, j'aurais annulé les messes pascales», avait-il dit lors d'une messe privée diffusée en direct à la télévision.

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