«La bonne chose à faire»Sunak appelle à la fin du blocage politique en Irlande du Nord
ATS
19.4.2023 - 19:51
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a réitéré mercredi son appel à la remise en route des institutions nord-irlandaises, accentuant la pression sur les unionistes qui les boycottent depuis un an, à l'occasion du 25e anniversaire de la paix dans la province.
Keystone-SDA
19.04.2023, 19:51
19.04.2023, 19:57
ATS
«Je vous appelle à travailler pour mettre Stormont», le siège des institutions locales, «en ordre de marche», a-t-il déclaré à Belfast lors d'une conférence pour l'anniversaire de l'accord de paix.
«Je suis convaincu que c'est la bonne chose à faire» pour l'union des quatre nations du Royaume-Uni, a-t-il insisté. «Nous croyons passionnément que l'Irlande du Nord est plus forte au sein du Royaume-Uni et que le Royaume-Uni est plus fort avec l'Irlande du Nord», a-t-il insisté, s'adressant ainsi aux unionistes du Democratic Unionist Party (DUP).
Voyant dans les dispositions post-Brexit une menace sur la place de la province britannique au sein du Royaume-Uni, le DUP n'a pour l'heure pas été convaincu par les avancées obtenues par Londres auprès de Bruxelles après des mois de négociations.
Boycotte des institutions locales
Le DUP boycotte depuis plus d'un an les institutions locales d'Irlande du Nord pour protester contre les conséquences du Brexit dans la province, empêchant ainsi la formation d'un gouvernement aux pouvoirs partagés entre républicains et unionistes, comme le prévoit l'accord du Vendredi Saint.
Lors d'une conférence à la Queen's University de Belfast pour les 25 ans de l'accord, les appels se sont multipliés pour convaincre le DUP de mettre un terme au blocage politique, de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen au Premier ministre irlandais Leo Varadkar, en passant par l'ancien président américain Bill Clinton.
Qualifiant le nouvel accord sur l'Irlande, baptisé «cadre de Windsor», de «nouveau départ pour de vieux amis», la cheffe de l'exécutif européen a estimé que «l'histoire appelle les dirigeants d'aujourd'hui» à suivre le chemin de leurs prédécesseurs pour «façonner l'avenir de l'Irlande du Nord.
Petites modifications
Bill Clinton a de son côté fait part de son espoir que l'accord conclu entre le Royaume-Uni et l'Union européenne puisse encore faire l'objet de petites modifications, pour ensuite souligner que l'accord de paix conclu il y a un quart de siècle n'a jamais eu pour but d'être utilisé comme un outil d'"obstruction».
«Il incombe aujourd'hui aux responsables politiques nord-irlandais de prendre l'initiative», «de prendre le contrôle de leur histoire», «de leur destin», a lancé le Premier ministre irlandais Leo Varadkar.
Négocié avec une active participation américaine, l'accord de paix signé le 10 avril 1998 a mis fin à trois décennies d'affrontements meurtriers entre unionistes, surtout protestants, et républicains en majorité catholiques, avec l'implication de l'armée britannique (3500 morts).
L'actuel président américain Joe Biden, qui était mercredi dernier à Belfast pour l'anniversaire de l'accord, avait également appelé les forces politiques locales à surmonter leurs divisions. Mais les unionistes lui ont opposé une fin de non-recevoir, l'accusant de partialité, voire d'être anti-Britannique.