Crise des Rohingyas Suu Kyi déchue d'un prix des droits humains

ATS

18.12.2018 - 10:25

Depuis qu'elle est la dirigeante de facto de la Birmanie, Aung San Suu Kyi fait face à de nombreuses critiques de la communauté internationale pour son refus de condamner les violences contre les Rohingyas et son manque de compassion (archives).
Depuis qu'elle est la dirigeante de facto de la Birmanie, Aung San Suu Kyi fait face à de nombreuses critiques de la communauté internationale pour son refus de condamner les violences contre les Rohingyas et son manque de compassion (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/HOW HWEE YOUNG

L'une des plus grandes organisations de défense des droits humains de Corée du Sud a annoncé mardi qu'elle allait déchoir Aung San Suu Kyi d'un prix décerné en 2004. Elle explique sa décision par l'indifférence de la dirigeante birmane face à la crise des Rohingyas.

Alors dissidente admirée, Aung San Suu Kyi n'avait pu aller chercher à l'époque le prix Gwangju des droits humains, car elle avait été placée en résidence surveillée par la junte miliaire. Depuis, son parti est arrivé au pouvoir, elle est la dirigeante de facto de la Birmanie et elle fait face à de nombreuses critiques de la communauté internationale pour son refus de condamner les violences contre les Rohingyas et son manque de compassion.

Depuis 2017, plus de 720'000 musulmans rohingyas ont fui les exactions commises par des militaires birmans et des milices bouddhistes. Une crise qualifiée par l'ONU de "génocide".

Son "indifférence face aux atrocités commises contre les Rohingyas est contraire aux valeurs défendues par ce prix, la protection et la promotion des droits humains", a déclaré Cho Jin-tae, porte-parole de la Fondation du mémorial du 18 mai. En conséquence, le conseil d'administration a décidé lundi de lui retirer le prix.

Cette Fondation fut créée en 1994 pour commémorer le soulèvement démocratique de Gwangju en 1980, réprimé par l'armée sud-coréenne dans un bain de sang, avec plus de 200 morts et blessés. L'insurrection contre le dictateur militaire Chun Doo-hwa avait inspiré le mouvement protestataire qui avait culminé dans le rétablissement de la démocratie sept années plus tard.

Les images du jour

Retour à la page d'accueil