Jusqu'à récemment opposé à toute forme de rapatriement, le gouvernement danois a annoncé mardi la mise en place d'une commission pour étudier les conditions de rapatriement des enfants danois de jihadistes de Syrie, après une controverse sur ce sujet qui divise les capitales européennes.
L'objectif de la commission, qui doit rendre ses conclusions le 15 mai, est que «les enfants de parents danois puissent venir au Danemark le plus rapidement possible», a expliqué dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères qui s'inquiète de la hausse du risque de radicalisation.
Dix-neuf enfants de parents danois ou nés danois se trouvent actuellement dans les camps de al-Hol et Roj en Syrie, contrôlés par des forces kurdes.
Plainte contre le gouvernement
La situation humanitaire et l'éventuelle radicalisation des enfants a récemment ému les membres de la majorité parlementaire au point de forcer le gouvernement, qui s'opposait jusque-là à une intervention, à faire évoluer sa position. Même si 49% des Danois restent opposés au rapatriement des enfants âgés de un à 14 ans, selon un récent sondage.
Mi-mars, une ONG de soutien «Repatriate the Children» avait porté plainte contre le gouvernement, estimant qu'il «mettait en danger» la vie d'enfants.
«Les conditions de sécurité et de santé sont médiocres et il y a un manque généralisé d'équipements de base, y compris de médicaments, de soins et d'eau potable. Cela frappe les enfants, qui contrairement à leurs parents ne sont pas responsables de leur situation actuelle, particulièrement dure», a justifié la diplomatie danoise.
Les parents exclus
La Première ministre Mette Frederiksen a toutefois réaffirmé ces derniers jours que les parents des enfants ne seraient pas concernés par un rapatriement.
«Nous sommes toujours de l'avis que ceux qui ont tourné le dos au Danemark ne doivent pas être aidés par le gouvernement danois ni par d'autres à retourner au Danemark», a-t-elle dit.
Quelque 43'000 étrangers sont toujours retenus par les Kurdes dans le Nord-Est de la Syrie, des hommes dans les prisons, des femmes et des enfants dans les camps, selon Human Rights Watch (HRW). Parmi eux se trouvent environ 27'500 mineurs étrangers.
Alors que les positions divergent en Europe, la Belgique a annoncé début mars son intention de «tout faire» pour rapatrier une trentaine d'enfants belges depuis la Syrie.