Ukraine Taïwan appelle à ne pas «fermer les yeux face à l'agression»

Les pays démocratiques ne doivent pas «fermer les yeux face à l'agression militaire» de la Russie en Ukraine, a averti mercredi la présidente de Taïwan. Son île fait face à une menace d'invasion similaire à celle de l'Ukraine, a-t-elle rappelé.

«L'histoire nous enseigne que si nous fermons les yeux sur une agression militaire, nous ne faisons qu'aggraver la menace qui pèse sur nous», a déclaré la présidente Tsai Ing-wen devant une délégation d'anciens cadres de l'armée et de services de sécurité américains.

«L'engagement du peuple ukrainien à protéger sa liberté et sa démocratie, son dévouement intrépide à la défense de son pays ont suscité une profonde empathie de la part du peuple taïwanais, car nous nous trouvons nous aussi sur les lignes de front de la bataille pour la démocratie», a-t-elle ajouté.

La délégation américaine à Taïwan est conduite par l'amiral à la retraite et ancien chef d'état-major des armées Michael Mullen. Elle est arrivée mardi, au moment où les tensions entre Washington et Pékin sont au plus haut au sujet de l'île démocratique.

Cette délégation ne comporte aucun représentant en activité du gouvernement américain, mais elle travaille «en coordination avec la Maison Blanche et l'administration Biden», a indiqué à l'AFP un haut responsable.

Moscou impliquée

Taïwan, que Pékin considère comme une province rebelle à réunifier par la force si nécessaire, suit de très près la situation en Ukraine. Quelques semaines avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Moscou et Pékin ont signé une déclaration commune sur la politique étrangère, qui affirme notamment que Taïwan est «une partie inaliénable» de la Chine.

Tsai Ing-wen a mis en garde contre la menace militaire croissante de Pékin, et notamment contre «l'utilisation de tactiques de guerre cognitive et de désinformation pour diviser la société taïwanaise». Elle a souhaité «travailler encore plus étroitement» avec les Etats-Unis pour défendre Taïwan et la région.

Pékin a multiplié les incursions dans la zone d'identification de défense aérienne de Taïwan ces derniers mois. Quelque 969 avions de guerre chinois ont été repérés par les autorités taïwanaises l'an dernier, selon un décompte tenu par l'AFP, soit bien plus du double des 380 de 2020. Pékin accuse la présidente taïwanaise de chercher à proclamer l'indépendance formelle de l'île – un casus belli pour les dirigeants communistes.

ATS