Tensions Ottawa-PékinL'affaire des «deux Michael» est de retour
ATS
21.11.2023 - 07:24
La crise diplomatique ayant empoisonné les relations entre Pékin et Ottawa refait surface: l'un des deux Canadiens emprisonnés pendant près de trois ans en Chine accuse son codétenu d'être responsable de son arrestation. Il réclame des millions au gouvernement canadien.
Keystone-SDA
21.11.2023, 07:24
ATS
En décembre 2018, le Canada avait arrêté, à la demande de Washington, la directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei, Meng Wanzhou. Quelques jours plus tard, les Canadiens Michael Spavor, un homme d'affaires, et l'ex-diplomate Michael Kovrig, étaient arrêtés en Chine, une mesure alors perçue comme des représailles.
Michael Spavor reproche maintenant à son compatriote Michael Kovrig, à qui il avait fourni des informations sur la Corée du Nord sans savoir qu'elles seraient partagées avec le Canada et ses partenaires en matière de renseignement, d'être à l'origine de leur incarcération, selon des informations de l'hebdomadaire Globe and Mail, qui cite des sources anonymes.
«Faux récit»
Plus de deux ans après son retour au Canada, Michael Spavor réclame donc des millions de dollars à titre de dédommagement au gouvernement canadien. «Ces allégations sont sans fondement», a déclaré lundi Michael Kovrig à l'AFP.
Entretenir l'idée que l'un ou l'autre des deux Michael était impliqué dans des activités d'espionnage ne fait «que perpétuer un faux récit», qui expliquerait leur détention selon la Chine, a déclaré de son côté le gouvernement canadien.
Michael Kovrig «n'était pas un espion», a ajouté le ministère des affaires étrangères. Il n'a pas confirmé si des négociations avec M. Spavor étaient en cours.
Pékin a toutefois déclaré que l'affirmation de M. Spavor «met pleinement en évidence l'hypocrisie du Canada», selon un communiqué en chinois transmis lundi à l'AFP par son ambassade à Ottawa.
Malgré la libération en 2021 de Meng Wanzhou et de ceux que le Canada appelle les «deux Michael», les tensions perdurent entre les deux pays. Pékin reproche notamment à Ottawa son alignement sur la politique chinoise de Washington et les autorités canadiennes soupçonnent la Chine de s'immiscer dans ses affaires publiques.