"Intolérable" Tirs israéliens contre la force de l'ONU - Londres «consterné»

Barman Nicolas

11.10.2024

Le Royaume-Uni est «consterné» par les informations faisant état de tirs israéliens contre la force de l'ONU déployée au Liban (Finul), a déclaré vendredi une porte-parole du Premier ministre Keir Starmer.

Les tirs israéliens contre les Casques bleus constituent «une violation du droit humanitaire international», a fustigé le chef de l'ONU, Antonio Guterres vendredi. (Photo by AFP)
Les tirs israéliens contre les Casques bleus constituent «une violation du droit humanitaire international», a fustigé le chef de l'ONU, Antonio Guterres vendredi. (Photo by AFP)
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Barman Nicolas

«Nous avons été consternés d'entendre ces informations. Il est essentiel que les Casques bleus et les civils soient protégés», a indiqué la porte-parole, réitérant l'appel de Londres à «un cessez-le-feu immédiat».

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a qualifié vendredi d'"intolérables" les tirs attribués à Israël qui ont blessé jeudi deux Casques bleus au Liban, soulignant qu'ils ne devaient «pas se répéter».

«Il y a eu naturellement une réaction de nombreuses parties en solidarité avec les Casques bleus qui ont été blessés, et pour dire très clairement à Israël que cet incident est intolérable et ne peut pas se répéter», a déclaré à la presse le dirigeant, depuis le Laos où il a assisté à un sommet régional.

Israël dénonce un rapport «scandaleux» d'experts de l'ONU sur la guerre à Gaza

Israël a vertement critiqué vendredi une enquête de l'ONU qui a conclu que l'Etat hébreu cherchait délibérément à détruire le système de santé de la bande de Gaza et maltraitait les détenus palestiniens, qualifiant ces conclusions de «scandaleuses».

Jeudi, la Commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies (CoI) avait estimé qu'"Israël met en oeuvre une politique concertée de destruction du système de santé de Gaza" dans le cadre de la guerre menée contre le mouvement islamiste Hamas dans le territoire palestinien.

Et la Commission estime que ces attaques «incessantes et délibérées contre le personnel médical» relèvent du «crime de guerre et du crime contre l'humanité d'extermination».

«Des établissements de santé à Gaza infestés de terroristes»

Dans un long communiqué diffusé seulement vendredi, l'ambassade d'Israël auprès de l'ONU à Genève rejette ces allégations avec véhémence.

«Ce rapport est une nouvelle tentative flagrante de la part de la CoI de délégitimer l'existence même de l'État d'Israël et d'entraver son droit à protéger sa population, tout en dissimulant les crimes des organisations terroristes», écrit l'ambassade.

«Ce rapport dépeint sans vergogne les opérations d'Israël dans des établissements de santé à Gaza infestés de terroristes comme s'il s'agissait d'une stratégie contre le système de santé, tout en ignorant complètement les preuves accablantes que les établissements médicaux de Gaza ont été systématiquement utilisés par le Hamas et le Jihad islamique palestinien pour des activités terroristes», souligne le communiqué.

«Une approche biaisée»

Israël a également rejeté les accusations de maltraitance généralisée et systématique des détenus palestiniens, qui constituent des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.

«Israël est pleinement attaché aux normes juridiques internationales concernant le traitement des détenus», souligne le communiqué, ajoutant que «cela comprend l'interdiction de l'usage excessif de la force et des mauvais traitements».

Elle a accusé la Commission de créer une «réalité alternative», contribuant ainsi à «l'exacerbation de ce conflit».

«Nous appelons les Etats à dénoncer cette approche biaisée, qui ne sert qu'à ternir davantage la crédibilité du Conseil des droits de l'homme et des Nations unies dans leur ensemble».

La commission composée de trois experts indépendants a été créée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU en mai 2021 pour enquêter sur les violations présumées du droit international en Israël et dans les territoires palestiniens.

Ce rapport est le deuxième compte rendu de la CoI depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre, qui a déclenché la guerre en cours.