Moyen-OrientTrêve à Gaza: Netanyahu appelle à faire pression sur le Hamas
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18.8.2024 - 17:23
Benjamin Netanyahu a appelé dimanche la communauté internationale à faire pression sur le Hamas plutôt que sur Israël pour arriver à un cessez-le-feu à Gaza. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est attendu en Israël dans la soirée.
Keystone-SDA, ch
18.08.2024, 17:23
ATS
Au onzième mois de la guerre dévastatrice, la diplomatie internationale s'active pour éviter une extension du conflit après les menaces d'attaque de l'Iran et de ses alliés contre Israël.
Alors que de profondes divergences demeurent entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu, M. Blinken doit rencontrer lundi matin le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dans le cadre de son neuvième déplacement en Israël depuis le 7 octobre.
«Possible de surmonter les blocages»
M. Netanyahu a appelé dimanche à «diriger la pression sur le Hamas», et «non vers le gouvernement israélien». Il a dénoncé un «refus obstiné» du mouvement de conclure un accord pour une trêve à Gaza.
«Il y a des choses sur lesquelles nous pouvons être flexibles et d'autres sur lesquelles nous ne pouvons pas l'être», a-t-il ajouté. «C'est pourquoi, en plus des efforts considérables pour ramener nos otages, nous restons fermes sur les principes (...) essentiels à la sécurité d'Israël», a-t-il encore dit.
«Le sentiment (...) est que les différents points de blocage qui existaient auparavant peuvent être surmontés et que le travail va se poursuivre», a mis en avant un responsable américain accompagnant M. Blinken.
Les Etats-Unis, qui viennent d'approuver une vente d'armes à leur allié israélien d'un montant de 20 milliards de dollars, ont soumis vendredi une nouvelle proposition de compromis après deux jours de discussions à Doha des médiateurs américain, qatari et égyptien, avec Israël. Les négociateurs israéliens se sont dits «modérément optimistes» au terme des pourparlers qui doivent reprendre la semaine prochaine au Caire.
«Conditions de l'occupant»
Mais le Hamas, qui n'a pas participé aux négociations, a accusé Israël d'avoir ajouté de «nouvelles conditions», dont le maintien de ses troupes à la frontière de Gaza avec l'Egypte et «un droit de veto» sur les prisonniers palestiniens susceptibles d'être échangés contre des otages retenus à Gaza.
«La nouvelle proposition américaine accède aux conditions de l'occupant (israélien) et ne va pas vers un accord», a déclaré à l'AFP un responsable du Hamas sous couvert d'anonymat. Le mouvement palestinien refuse de négocier davantage et veut une application du plan annoncé fin mai par le président américain Joe Biden.
Ce plan prévoit dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages enlevés le 7 octobre. La deuxième phase comporte notamment un retrait israélien total de Gaza.
Dire qu'un accord est «proche», comme l'a affirmé vendredi Joe Biden, est une «illusion», a dit un cadre du Hamas, Sami Abou Zohri.
M. Netanyahu a maintes fois dit vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Désastre humanitaire
Pour Washington, un cessez-le-feu à Gaza aiderait à éviter une attaque de l'Iran et de ses alliés contre Israël, après leurs menaces de riposter à l'assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran le 31 juillet, et à celui du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, tué la veille dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
Parallèlement aux efforts diplomatiques, l'armée israélienne maintient la pression militaire sur le Hamas à Gaza et y poursuit ses bombardements et son offensive terrestre. Dimanche, la Défense civile à Gaza a fait état de 11 morts dans des frappes à Jabalia (nord) et Deir al-Balah (centre).
Selon des images de l'AFP, des Palestiniens ont commencé à fuir un camp de fortune dans la région de Khan Younès, à pied, en voiture, dans des pick-up ou des charrettes, tandis que des chars israéliens ont pris position sur une colline proche.
L'offensive israélienne a provoqué un désastre humanitaire dans le territoire palestinien dévasté, menacé de famine selon l'ONU et «noyé» sous une montagne de déchets et décombres d'après l'ONG néerlandaise de promotion de la paix PAX.
L'attaque du Hamas du 7 octobre dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1198 personnes côté israélien et 111 sont toujours retenues en otage. Côté palestinien, 40'099 morts ont perdu la vie, selon le ministère de la Santé du Hamas.