La dynastie des trains Des blindés de luxe sur rails: les trains des dictateurs nord-coréens

tafi/uri

27.2.2019

Quand Kim Jong-un part en voyage, c’est un événement, notamment lorsqu’il monte à bord de son train spécial à la carrosserie verte. Cet amour pour les trajets en train est un gène familial. La dynastie nord-coréenne des Kim a un faible pour les palaces de luxe sur rails.

En retournant récemment à Pékin pour des pourparlers, Kim Jong-un n’a pas manqué de marquer les esprits. Mais il est également difficile d’être discret lorsque l’on voyage à bord du «Rail Force One». Les trains des Kim sont des blindés sur rails à l’épreuve des assaillants et équipés de toutes sortes de commodités.

Un spa, une cuisine qui prépare des mets exquis venus du monde entier, des homards vivants et des vins français, des téléphones par satellite, des télévisions à écran plat, un accès à Internet: Kim Jong-un ne manque de rien dans son train, comme le rapportent le «Süddeutscher Zeitung» et le «South China Morning Post».



Les voyages en train sont une tradition de longue date chez les Kim: le fondateur de l’État et grand-père de Kim Jong-un, Kim Il-sung, aimait voyager dans son propre train, un cadeau du dictateur soviétique Staline, chose qu’il faisait souvent. Kim Il-sung, qui utilisait également ce train comme quartier général sur rails durant la guerre de Corée, a fait bâtir 19 gares prévues spécialement à cet effet. Kim Il-sung a effectué son plus long voyage en train en 1984, lorsqu’il a traversé l’Union soviétique et l’Europe de l’Est pour aller jusqu’en RDA.

Son fils et successeur, Kim Jong-il, était connu pour sa peur de l’avion, ce qui limitait ses voyages à des trajets terrestres vers la Chine et la Russie. En 2011, il a parcouru 6000 km à bord de son train blindé pour effectuer une visite en Chine. La même année, il s’est rendu à Oulan-Oude, en Sibérie, pour rencontrer le président russe de l’époque, Dmitri Medvedev. Les habitants vivant à proximité de la gare ont été sommés de rester chez eux et de ne pas regarder par les fenêtres lors de l’arrivée du train.

La peur a toujours accompagné Kim Jong-il, en particulier après un terrible accident ferroviaire survenu en 2004 dans la ville de Ryongchon, près de la frontière chinoise, lorsqu’un train contenant du nitrate d’ammonium a explosé. L’accident a été attribué au mauvais état du réseau ferroviaire nord-coréen. Néanmoins, des rumeurs ont également circulé selon lesquelles l’explosion visait le dictateur.

Depuis lors, les Kim voyagent toujours avec trois trains. Le premier prend les devants pour contrôler le parcours, le deuxième est occupé par les dirigeants et le troisième, à l’arrière du convoi, transporte le personnel. Deux limousines Mercedes blindées y sont également embarquées. Les trains avancent à une vitesse maximale de 60 kilomètres par heure: il faut alors au moins 18 heures pour se rendre à Pékin. Ainsi peut-on célébrer l’arrivée et le départ du convoi dans les médias.

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