Donald Trump a menacé mardi à l'ONU d'augmenter encore la pression sur l'Iran. Cela au moment où les pays européens multiplient les initiatives pour tenter de faire baisser la tension.
Dans un discours lu sur un ton monocorde, le locataire de la Maison Blanche, visiblement fatigué, a multiplié les mises en garde à Téhéran, sans ébaucher de nouvelles pistes.
«Tant que l'attitude menaçante de l'Iran continuera, les sanctions ne seront pas levées, elles seront durcies», a lancé le milliardaire populiste devant les représentants des 193 membres de l'ONU, estimant que tous les pays avaient «le devoir d'agir».
Macron et Merkel à la manoeuvre
Quelques heures plus tard, son homologue français Emmanuel Macron, qui a rencontré le président iranien Hassan Rohani lundi, appelait à faire preuve de «courage» pour éviter les «risques d'embrasement» dans le Golfe. «Plus que jamais le temps est à la reprise des négociations», a-t-il lancé.
La chancelière allemande Angela Merkel a de son côté rencontré séparément MM. Trump et Rohani. Jugeant «irréalistes» les exigences iraniennes de levée de toutes les sanctions américaines, elle a dit espérer malgré tout des discussions.
Pakistan chargé d'une médiation
Preuve de l'intense activité diplomatique sur ce dossier, le Pakistan a affirmé avoir été chargé d'une médiation par M. Trump. «Il m'a demandé si nous pouvions contribuer à une désescalade de la situation et peut-être obtenir un nouvel accord» nucléaire, a déclaré le Premier ministre Imran Khan.
Mais la tension reste palpable. Mardi matin, l'Iran a rejeté le «réquisitoire irresponsable» de Berlin, Londres et Paris, qui ont accusé la veille Téhéran d'être responsable des attaques en Arabie saoudite.
Rencontre Trump-Rohani?
Les diplomates réunis à New York pour la grand-messe annuelle de l'ONU spéculent depuis le début de la semaine sur une éventuelle rencontre entre M. Trump et M. Rohani, qui s'exprimera mercredi à la tribune.
Un tel face-à-face historique pourrait, espèrent ses partisans, atténuer les tensions encore accrues depuis les attaques du 14 septembre contre deux installations pétrolières saoudiennes, attribuées par les Occidentaux à la République islamique.
«Les Etats-Unis ne cherchent le conflit avec aucun pays. Nous voulons la paix, la coopération et une relation productive avec tout le monde», a soutenu Donald Trump.
«L'avenir appartient aux patriotes»
Comme l'an dernier, l'Américain a défendu sa vision du monde: «L'avenir n'appartient pas aux mondialistes. L'avenir appartient aux patriotes», a lancé le milliardaire républicain qui court toujours après une percée diplomatique de taille qui viendrait valider sa «méthode».
Il s'est montré particulièrement ferme sur la Chine. «Pendant des années, les abus» de Pékin dans le commerce international «ont été tolérés, ignorés, voire encouragés», a-t-il dénoncé. «En ce qui concerne l'Amérique, ces temps sont révolus».
Il a aussi assuré regarder «de très près» la manière dont la Chine gère la crise à Hong Kong. «Le monde s'attend fermement à ce que le gouvernement chinois respecte son traité contraignant» et «protège la liberté» et «le mode de vie démocratique» de l'ex-territoire britannique.
Donald Trump a aussi parlé à sa base électorale, à quelque 400 jours du prochain scrutin présidentiel. Il a en particulier mis l'accent sur la bonne santé de l'économie américaine et vanté la fermeté aux frontières.
L'Amazonie au Brésil
Il a pris la parole juste après l'un de ses admirateurs déclarés, le Brésilien Jair Bolsonaro, qui a affirmé à la tribune qu'il était «faux» de dire que l'Amazonie appartient au patrimoine de l'humanité, accusant certains pays de se comporter de façon «coloniale» à l'égard du Brésil.
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