Le président américain Donald Trump a mis fin mardi au régime économique préférentiel accordé par les Etats-Unis à Hong Kong. Il a annoncé avoir signé une loi prévoyant des sanctions contre la répression dans le territoire chinois.
Cette mesure répond à l'imposition par la Chine à Hong Kong d'une loi draconienne sur la sécurité nationale.
«Aujourd'hui, j'ai signé une loi et un décret pour faire rendre des comptes à la Chine en raison de sa répression de la population de Hong Kong», a déclaré le président américain lors d'une conférence de presse décousue au cours de laquelle il s'est aussi attaqué à plusieurs reprises à son adversaire démocrate à la présidentielle de novembre Joe Biden.
La loi sur l'autonomie de Hong Kong, approuvée à l'unanimité par le congrès des Etats-Unis, «donne à mon administration de puissants nouveaux outils pour faire rendre des comptes aux individus et aux entités impliqués dans la répression des libertés à Hong Kong», a souligné M. Trump.
Traité comme la Chine
«J'ai aussi signé un décret mettant fin au traitement préférentiel pour Hong Kong», a-t-il ajouté. «Hong Kong sera traité comme la Chine: pas de privilège spécial, pas de traitement économique spécial et pas d'exportations de technologies sensibles», a-t-il dit.
Le milliardaire républicain a estimé que le contrôle exercé par Pékin sur Hong Kong marquait la fin du pouvoir économique du territoire. «Nous avons perdu un concurrent très sérieux», a-t-il ajouté. Il a aussi prédit une hémorragie des cerveaux à Hong Kong. «Leur liberté leur a été retirée [...] beaucoup de gens vont partir».
Organisée pour annoncer ces mesures contre la Chine, la conférence de presse de M. Trump a vite tourné en réunion de campagne, à moins de quatre mois du scrutin présidentiel de novembre. Le président américain, devancé par Joe Biden dans les sondages, a accusé le candidat démocrate d'avoir été complaisant envers la Chine.
«Il n'a jamais rien fait, à part prendre de très mauvaises décisions», a-t-il affirmé. «Surtout en politique étrangère».
Pékin menace
La loi votée au début juillet par le congrès américain vise non seulement les responsables chinois, mais aussi la police de Hong Kong, en déclenchant obligatoirement des sanctions contre ceux qui seraient identifiés comme oeuvrant pour restreindre les libertés. Point crucial, le texte pénalise les banques qui, par leurs financements, contribueraient à l'érosion de l'autonomie de Hong Kong.
«Il s'agit d'une ingérence flagrante dans les affaires de Hong Kong et les affaires intérieures de la Chine», a dénoncé mercredi dans un communiqué le ministère chinois des affaires étrangères. Il a condamné «fermement» l'initiative américaine et a menacé les Etats-Unis de représailles.
«Afin de sauvegarder ses intérêts légitimes, la Chine apportera la réponse nécessaire et imposera des sanctions aux personnes et aux entités américaines concernées», a-t-il averti.
La loi chinoise sur la sécurité nationale entraîne, selon ses critiques, un recul des libertés inédit depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni en 1997.