Etats-Unis Trump outré par les démocrates

ATS

22.5.2019 - 20:39

Si la conférence de presse de mercredi a paru improvisée, Donald Trump avait disposé un panneau qui semblait lui bien préparé en avance pour dénoncer l'acharnement, selon la Maison Blanche, des démocrates.
Si la conférence de presse de mercredi a paru improvisée, Donald Trump avait disposé un panneau qui semblait lui bien préparé en avance pour dénoncer l'acharnement, selon la Maison Blanche, des démocrates.
Source: KEYSTONE/AP/EVAN VUCCI

L'affrontement a tourné à la guerre ouverte mercredi entre Donald Trump et les démocrates de plus en plus tentés par une procédure de destitution. Le président républicain semble outré par cette perspective.

Le président américain a exhorté les démocrates du Congrès américain à arrêter leurs «investigations bidon». Il a nié s'être livré à toute tentative d'étouffer les conclusions de la vaste enquête russe.

«Je ne pratique pas la dissimulation», a martelé M. Trump lors d'une conférence de presse convoquée à la hâte, juste après avoir écourté une réunion à la Maison Blanche avec les dirigeants démocrates des deux assemblées du Congrès, Nancy Pelosi et Chuck Schumer.

Objet de son courroux: peu avant l'entretien, censé porter sur un vaste programme d'infrastructures, Mme Pelosi l'avait accusé d'être «engagé dans une opération de dissimulation». Les faits reprochés au président pourraient «justifier une procédure de destitution», a ensuite ajouté l'élue de 79 ans.

Cette nouvelle passe d'armes a fait passer la bataille grondant depuis plusieurs mois entre les démocrates et le républicain en guerre ouverte, menaçant de paralyser un Congrès divisé. Une perspective potentiellement néfaste à l'orée des élections présidentielle et parlementaires de novembre 2020.

En parallèle, le débat sur le possible lancement d'une procédure de destitution contre le président républicain commence à agiter sérieusement le camp démocrate, qui menace de se diviser.

Dénonçant un «harcèlement», le président républicain a clairement choisi son angle d'attaque: en gaspillant toute leur énergie dans de multiples enquêtes parlementaires le visant, les démocrates négligent leur travail parlementaire, et donc les électeurs.

Trump «n'est pas prêt»

Or les chefs démocrates sont bien conscients que cet argument pourrait porter. Comment rendre audible leur message sur la défense du système de santé, l'économie et autres questions qui préoccupent en priorité les Américains, si le débat sur une procédure de destitution brouille toutes les ondes?

D'autant plus qu'avec un Sénat pour l'instant contrôlé par des républicains encore farouchement fidèles à Donald Trump, une tentative de destitution irait droit dans le mur.

Si la conférence de presse de mercredi a paru improvisée, Donald Trump avait disposé un panneau qui semblait lui bien préparé en avance pour dénoncer l'acharnement, selon la Maison Blanche, des démocrates.

«PAS de collusion. PAS d'obstruction», y était-il écrit, leitmotiv du président depuis la remise du rapport Mueller fin avril. Le panneau détaillait aussi le coût supposé de l'enquête: plus «de 35 millions de dollars».

Tâche compliquée pour Mme Pelosi

Ce nouvel affrontement pourrait compliquer la tâche de Nancy Pelosi, qui tentait jusqu'ici d'apaiser les voix démocrates réclamant le lancement d'une procédure de destitution. Ou au contraire lui donner des munitions pour montrer à ses troupes qu'elle mène bien le combat contre le républicain, sans pour autant avoir à opter pour l'option hautement impopulaire de la destitution.

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