Présidentielle américaine Trump se présente comme un rempart à Biden

ATS

28.8.2020 - 06:09

Acceptant à la Maison-Blanche sa nomination du parti républicain pour un second mandat, Donald Trump a résumé le bilan du démocrate à une série de «trahisons» et de «gaffes».
Acceptant à la Maison-Blanche sa nomination du parti républicain pour un second mandat, Donald Trump a résumé le bilan du démocrate à une série de «trahisons» et de «gaffes».
Source: KEYSTONE/EPA/Erin Scott / POOL

Le président américain Donald Trump a formellement accepté jeudi la nomination du parti républicain pour un second mandat. Il s'est présenté comme un rempart à son adversaire démocrate Joe Biden, qualifié de fossoyeur de la grandeur de l'Amérique.

À moins de 70 jours de l'élection, Donald Trump a clôturé la convention républicaine en dénonçant la «faiblesse» de son adversaire, présenté comme une marionnette de la «gauche radicale». Le républicain a résumé le bilan du démocrate à une série de «trahisons» et de «gaffes».

«Il a passé toute sa carrière du mauvais côté de l'histoire», a-t-il lancé en évoquant l'ancien vice-président de Barack Obama, élu pour la première fois au Sénat il y a près d'un demi-siècle.

«Personne ne sera en sécurité dans l'Amérique de Biden», a ajouté le milliardaire républicain. Dans un discours combatif, mais pas aussi sombre que celui prononcé il y a quatre ans, il a longuement vanté son action face au coronavirus et prédit la fin prochaine de la pandémie.

Vaccin avant la fin de l'année

«Nous produirons un vaccin avant la fin de l'année, et peut-être même plus tôt», a-t-il lancé dans une allusion à une possible annonce de taille avant le scrutin présidentiel, où il briguera un second mandat de quatre ans.

«Nous vaincrons le virus, mettrons fin à la pandémie et émergerons plus forts que jamais», a encore assuré le 45e président des Etats-Unis, très critiqué pour ses atermoiements face à la pandémie dont il a longtemps promis qu'elle disparaîtrait par «miracle».

Les Américains n'apprécient guère la façon dont Donald Trump gère cette crise sanitaire sans précédent, qui a fait plus de 180'000 morts à travers le pays. Selon la moyenne des sondages établie par le site FiveThirtyEight, 58,2% désapprouvent sa réponse face à la pandémie (38,7% approuvent).

Largement devancé dans les sondages nationaux, donné battu dans de nombreux Etats-clés, Donald Trump répète que les enquêtes d'opinion ne reflètent pas l'état d'esprit de l'Amérique. Il se dit convaincu qu'il créera la surprise, comme en 2016. «Ils m'attaquent parce que je me bats pour vous», a-t-il lancé, se posant en défenseur d'une Amérique méprisée par Washington.

A la Maison-Blanche

Vision inédite et longtemps inimaginable, les pelouses de la Maison-Blanche avaient été transformées en scène de réunion politique. Des rangées de chaises blanches ont été installées pour accueillir quelque 1500 invités face à deux gigantesques écrans où les noms Trump et Pence et le slogan «Make America Great Again!» brillaient dans la nuit.

Pas de distanciation sociale, peu d'invités portant le masque: tout a été fait lors des quatre jours de cette grand-messe républicaine pour renforcer l'idée, à rebours du consensus scientifique, que la pandémie appartient déjà largement au passé.

Le choix de ce bâtiment fédéral chargé en symboles pour un discours éminemment politique, au service d'un seul parti, a suscité une levée de boucliers. Mais l'ancien homme d'affaires a balayé d'un revers de manche les questions éthiques: «C'est un lieu où je me sens bien. C'est un lieu où le pays se sent bien».

Défenseur de «la loi et l'ordre»

Il s'est aussi posé en défenseur de «la loi et l'ordre». «Si le parti démocrate veut se ranger du côté des anarchistes, des agitateurs, des émeutiers, des pilleurs et des brûleurs de drapeau, c'est son problème. Mais en tant que président, je m'y refuse», a-t-il lancé.

Depuis plusieurs jours, la petite ville de Kenosha, dans le Wisconsin, où un jeune noir, Jacob Blake, a été grièvement blessé par des policiers, est le théâtre de manifestations et de violences. Le candidat démocrate Joe Biden avait par avance dénoncé ce qu'il estime être une exploitation cynique d'événements tragiques de la part du président.

«Il voit cela à travers le prisme des bénéfices politiques qu'il peut en retirer», a affirmé l'ancien vice-président sur MSNBC. «Il espère plus de violence, pas moins. Il met de l'huile sur le feu».

En début de soirée, quelques centaines de manifestants «Black Lives Matter» s'étaient rassemblés devant la Maison-Blanche pour crier leur colère et exiger le départ de Donald Trump.

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