Dernière ligne droiteTrump veut sceller la course à l'investiture, son procès reporté
ATS
22.1.2024 - 18:09
Donald Trump espère sceller dès mardi la course à l'investiture de la primaire républicaine dans le New Hampshire. Sa rivale Nikki Haley représente le dernier obstacle sur sa route après le retrait du gouverneur de Floride, Ron DeSantis.
Keystone-SDA
22.01.2024, 18:09
ATS
Comme la semaine dernière, le favori des primaires républicaines a fait lundi la navette entre les meetings de campagne et le palais de justice de Manhattan, à New York, où il s'apprêtait à témoigner au procès en diffamation que lui intente une autrice, E. Jean Carroll, qui l'a accusé de viol et l'a fait condamner au civil en mai dernier pour agression sexuelle.
Mais l'un des jurés présentait des symptômes de Covid et le juge a annulé l'audience du jour alors que M. Trump était présent au tribunal fédéral de Manhattan.
Il devrait retourner ensuite en campagne pour la primaire républicaine dans le New Hampshire, petit Etat du nord-est, après que l'un de ses concurrents, M. DeSantis, a annoncé dimanche jeter l'éponge et se rallier à lui pour la présidentielle de novembre. «Il est clair selon moi que la majorité des électeurs républicains de la primaire veulent donner une autre chance à Donald Trump», a-t-il expliqué sur X.
Trump multiplie les attaques
Désormais seule en piste face à l'ancien président, l'ex-gouverneure de Caroline du Sud Nikki Haley joue son va-tout dans le New Hampshire, vu comme sa meilleure chance après une décevante troisième place dans l'Iowa remporté haut la main par M. Trump le 15 janvier.
Aucun candidat n'a jamais échoué à remporter l'investiture républicaine après avoir gagné dans ces deux premiers Etats. A moins d'un exploit de Nikki Haley, la route de Donald Trump vers sa nomination officielle comme candidat face à Joe Biden à la présidentielle pourrait ainsi être complètement dégagée.
A 77 ans, il multiplie les attaques contre sa rivale qu'il avait nommée ambassadrice à l'ONU en 2017, mais dont il a exclu qu'elle puisse être sa colistière. «Je la connais très bien. Elle n'est pas assez dure. Elle n'est pas assez intelligente. Et elle n'était pas assez respectée», a-t-il dit à ses partisans dans la capitale du New Hampshire, Concord.
Electeurs indépendants
En retour, Nikki Haley a contrattaqué après que Donald Trump l'a confondue avec une responsable politique démocrate lors d'un discours. «Il n'est juste pas au même niveau qu'en 2016. Je pense qu'on peut voir en partie ce déclin», a-t-elle dit sur la chaîne CBS, ajoutant que l'ancien président était un «aimant» attirant le «chaos».
Mais Nikki Haley n'aura pas la tâche facile, même aidée par la forte proportion d'indépendants dans le New Hampshire – qui sont autorisés à voter aux primaires des deux partis sans y être affiliés, et choisissent en général des candidats modérés.
Après avoir fini deuxième dans l'Iowa, Ron DeSantis, aux positions dures sur l'immigration et l'avortement, n'était crédité que de 6% par les sondages dans le New Hampshire. Le gouverneur de Floride a décidé de raccrocher les gants et de soutenir M. Trump.
Avant l'annonce de ce retrait, Nikki Haley pointait pour sa part 15 points derrière Donald Trump dans les moyennes des sondages de RealClearPolitics et FiveThirtyEight, et la récente bonne dynamique dont elle a bénéficié semble s'être tassée.
Mais une performance inattendue mardi pourrait la placer dans une bonne position pour le prochain scrutin fin février, dans son Etat de Caroline du Sud, dont elle a été gouverneure.
Horloge judiciaire
Le New Hampshire ne représente que 22 délégués, sur un total de 1215 qui désigneront officiellement le candidat républicain en juillet à Milwaukee. Mais par rapport à des Etats plus conservateurs, le New Hampshire donne une meilleure indication d'un possible succès électoral au niveau national, et donne le ton pour les scrutins à venir.
Notamment le «Super Tuesday», prévu le 5 mars, où quelque 874 délégués sont en jeu et peuvent permettre à un candidat d'avoir les trois-quarts du nombre nécessaire pour remporter la nomination.
Les soutiens de Donald Trump estiment qu'il devrait pouvoir obtenir ce nombre clé une semaine plus tard, ou en avril au maximum.
L'objectif pour l'ancien président est d'aller vite alors que tourne l'horloge judiciaire: le mois de mars marquera l'ouverture de deux nouveaux procès au pénal le visant, dont celui pour ses tentatives d'inverser le résultat de l'élection de 2020.
Donald Trump guette également une décision de la Cour suprême, devant laquelle il a contesté son inéligibilité dans l'Etat du Colorado, et qui doit commencer à étudier le dossier le 8 février.