Afghanistan UE et Etats-Unis «profondément inquiets» de la situation des femmes

ATS

18.8.2021 - 15:41

L'Union européenne et les Etats-Unis se sont dits mercredi «profondément inquiets» de la situation des femmes en Afghanistan, appelant les talibans à éviter «toute forme de discrimination et d'abus» et à préserver leurs droits, selon une déclaration commune. La Suisse a également signé le texte.

Lorsque les talibans dirigeaient l'Afghanistan, entre 1996 et 2001, les femmes étaient obligées de porter en public une burqa (archives).
Lorsque les talibans dirigeaient l'Afghanistan, entre 1996 et 2001, les femmes étaient obligées de porter en public une burqa (archives).
KEYSTONE/AP/VICTOR R. CAIVANO

«Nous sommes profondément inquiets pour les femmes et filles en Afghanistan, pour leurs droits à l'éducation, au travail et à la liberté de circulation», indique ce texte, co-signé par 18 autres pays dont la Suisse, l'Australie, le Brésil, le Canada, le Sénégal, la Norvège, l'Argentine et la Nouvelle-Zélande.

«Nous appelons ceux qui occupent le pouvoir et les autorités à travers l'Afghanistan à garantir leur protection. Les femmes afghanes, comme tous les Afghans, méritent de vivre en sécurité et dans la dignité. Toute forme de discrimination et d'abus doit être évitée», insiste la déclaration.

La communauté internationale «se tient prête à assister (les femmes du pays) avec une aide humanitaire et son soutien, pour s'assurer que leurs voix soient entendues», soulignent les pays signataires.

«Nous surveillerons de près la façon dont tout futur gouvernement (à Kaboul) garantira les droits et les libertés qui sont devenues une partie inaliénable de la vie des femmes et filles en Afghanistan ces 20 dernières années», conclut le texte.

Sous le précédent régime des talibans (1996-2001), les femmes avaient interdiction de sortir sans un chaperon masculin et de travailler, et les filles d'aller à l'école. Les femmes accusées de crimes comme l'adultère étaient fouettées et lapidées à mort.

«Principes de l'islam»

Soucieux d'afficher un visage rassurant et de convaincre qu'ils ont changé, les talibans ont déclaré mardi, lors d'une conférence de presse à Kaboul, «s'engager à laisser les femmes travailler dans le respect des principes de l'islam».

Un autre porte-parole taliban, basé à Doha, a également affirmé à Sky News que le port de la burqa, un voile qui recouvre tout le corps et le visage, avec une grille en tissu au niveau des yeux, ne serait plus cette fois-ci obligatoire pour les femmes, ajoutant qu'il y avait «différents types» de voile.