UELes Européens fixent le cap politique des cinq ans à venir
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9.6.2024 - 04:21
La Grèce a commencé à voter dimanche, avant une vingtaine d'autres pays de l'UE, pour choisir ses eurodéputés, clôturant un marathon électoral susceptible de redessiner les équilibres politiques d'un Parlement européen où l'extrême droite est attendue en force.
Keystone-SDA, bas
09.06.2024, 04:21
09.06.2024, 09:36
ATS
Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes dimanche à 07h00 locales en Grèce, avant que la plupart des autres pays de l'Union européenne, dont la France et l'Allemagne, ne débutent aussi cette dernière journée de scrutin.
A l'issue d'une campagne au climat tendu par la guerre en Ukraine et les soupçons de désinformation russe, de forts scores des droites radicales, nationalistes et eurosceptiques pourraient compliquer les majorités dans l'hémicycle et reconfigurer les alliances.
Au total, plus de 360 millions d'Européens sont appelés aux urnes pour désigner 720 membres du Parlement européen. Les Pays-Bas avaient donné le coup d'envoi jeudi en confirmant, selon des estimations, une poussée du parti d'extrême droite de Geert Wilders.
En Italie, où le vote a débuté samedi et se poursuivait dimanche, le parti post-fasciste Fratelli d'Italia (FDI) de la cheffe de gouvernement Giorgia Meloni est grand favori et pourrait envoyer 22 eurodéputés dans l'hémicycle, contre six actuellement.
RN en tête
Les résultats dans les deux plus grands pays de l'Union seront également scrutés. Les sondages prédisent en France une victoire historique du Rassemblement national (RN) dirigé par Jordan Bardella, loin devant la liste du parti du président Emmanuel Macron.
Les conservateurs allemands devraient, eux, arriver largement en tête (30,5% selon un sondage) dans un revers cuisant pour le chancelier socialiste Olaf Scholz. Mais les socialistes et Verts bataillent pour la seconde place avec l'AfD, parti d'extrême droite capitalisant sur une conjoncture morose.
Et ce même si l'AfD a vu s'effriter ses gains attendus au fil des scandales éclaboussant sa tête de liste – soupçonné de financements russe et chinois -, qui l'ont fait exclure du groupe auquel il appartenait au Parlement européen aux côtés du RN.
En Autriche, le Parti de la liberté (FPÖ) d'extrême droite s'imposer pour la première fois en tête d'une élection, et en Pologne, la coalition centriste pro-européenne du Premier ministre Donald Tusk s'annonce à quasi-égalité avec le parti nationaliste populiste Droit et Justice (PiS) suivis du parti d'extrême droite Konfederacja, très eurosceptique.
Alors que les eurodéputés adoptent les législations de concert avec les Etats, l'essor des droites radicales pourrait influer sur des dossiers cruciaux: défense contre une Russie expansionniste, politique agricole, objectif climatique 2040, poursuite des mesures environnementales...
Cette élection «va déterminer les cinq prochaines années», a assuré samedi Mme Meloni, qui a réaffirmé vouloir «défendre les frontières contre l'immigration illégale, protéger l'économie réelle, lutter contre la concurrence déloyale». Les équilibres issus des élections détermineront aussi l'attribution des postes dirigeants dans l'UE.
Si le PPE devrait rester la première force au Parlement (quelque 170 sièges selon les sondages), suivi des sociaux-démocrates (quelque 140 sièges attendus), l'enjeu est la troisième position où Renew Europe (libéraux, comprenant le parti Renaissance d'Emmanuel Macron) se voit menacé par la montée des deux groupes de droite radicale, ECR (qui comprend Fratelli d'Italia) et ID (qui inclut le RN français).