Elections européennes Hongrie: le parti du premier ministre Orban en tête, mais en recul

ATS

10.6.2024 - 09:57

Le parti du premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban, qui avait qualifié les élections européennes d'«historiques», est arrivé dimanche en tête, mais a enregistré un net recul, selon des résultats quasi complets. Le Fidesz a recueilli 44% des voix, sur la base de 90% des bulletins dépouillés.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban (C), chef du parti Fidesz, applaudit lors de la soirée électorale du parti après les élections du Parlement européen et les élections locales à Budapest, en Hongrie, le 10 juin 2024. EPA/Szilard Koszticsak HUNGARY OUT
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban (C), chef du parti Fidesz, applaudit lors de la soirée électorale du parti après les élections du Parlement européen et les élections locales à Budapest, en Hongrie, le 10 juin 2024. EPA/Szilard Koszticsak HUNGARY OUT
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Au précédent scrutin en 2019, il pointait à 52,5%. Il pourrait s'agir de sa pire performance depuis le retour de M. Orban à la tête du pays d'Europe centrale en 2010.

Le dirigeant de 61 ans fait les frais de la fulgurante ascension du mouvement Tisza, mené par un ex-fonctionnaire entré en rébellion, Peter Magyar, en passe de remporter près de 30% des suffrages. Ce dissident de 43 ans a conquis en quelques mois de nombreux Hongrois et bouleversé le paysage politique.

Il a fait irruption en février, capitalisant sur la colère de la population après un scandale provoqué par la grâce accordée à un homme condamné dans une affaire de pédocriminalité. Depuis lors, M. Magyar a évincé les partis d'opposition existants, avec son discours conservateur pourfendant la corruption qui ruine à ses yeux le pays.

Participation record

Après une tournée en province, il avait encore réuni samedi à Budapest des dizaines de milliers de personnes.

Le scrutin a été marqué par une participation record de près de 60%, à l'issue d'une campagne anxiogène axée sur la guerre dans l'Ukraine voisine.

Toujours très critique de Bruxelles, Viktor Orban, resté proche de Moscou, a multiplié les attaques contre l'UE et l'OTAN, les accusant d'entraîner les pays membres dans une «conflagration mondiale». A l'issue de ces élections, il espère une reconfiguration du Parlement européen avec la création d'un grand groupe souverainiste.

Mais l'extrême droite reste divisée en deux groupes (ID et ECR) dont le rapprochement reste très incertain en raison de leurs importantes divergences, en particulier sur la Russie. Le Fidesz figure lui parmi les non-inscrits et frappe à la porte d'ECR.

Au total, près de 8 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour élire 21 eurodéputés.