UkraineUne nouvelle salve de missiles russes, un mort à Kiev
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26.1.2023 - 09:43
L'Ukraine était la cible jeudi d'une nouvelle salve de missiles russes. Celle-ci a fait au moins un mort et provoqué des pannes de courant, au lendemain de la décision des Occidentaux de livrer des chars à l'armée ukrainienne.
Keystone-SDA, cc
26.01.2023, 09:43
26.01.2023, 13:32
ATS
Mercredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait appelé à fournir les blindés le plus vite possible, son ministère de la Défense prévenant de son côté que les troupes russes, «en supériorité numérique», «intensifiaient» les combats dans l'est de l'Ukraine.
Le Kremlin a quant à lui dénoncé «l'engagement direct» des Occidentaux dans le conflit avec la livraison annoncée, après bien des tergiversations, de chars allemands et américains.
Selon Kiev, la Russie a tiré jeudi une trentaine de missiles et lancé des dizaines de drones contre son voisin, notamment, comme c'est le cas depuis octobre, sur les installations énergétiques.
Un premier bilan fait état d'un mort et de deux blessés dans la capitale, a dit son maire, Vitali Klitschko. On ignorait dans l'immédiat si l'homme de 55 ans tué l'avait été par l'impact d'un missile ou par des débris du projectile après qu'il a été abattu par la défense antiaérienne.
Plus de 30 missiles
Au total, l'Ukraine a été visée par «plus de trente missiles» russes dans la matinée, a affirmé un porte-parole de l'armée de l'air. Dans la nuit, 24 drones Shahed de fabrication iranienne avaient déjà été abattus, selon les forces ukrainiennes.
La défense antiaérienne a abattu 47 des 55 missiles tirés jeudi par la Russie sur l'Ukraine, a annoncé plus tard le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valery Zaloujny.
Par précaution, des coupures d'électricité «d'urgence» ont été mises en place jeudi matin à Kiev et dans trois régions afin d'"éviter des dommages importants aux infrastructures électriques dans le cas où les missiles de l'ennemi atteindraient leurs cibles», a annoncé la compagnie d'électricité privée DTEK.
Dans la région d'Odessa (sud), «deux sites d'infrastructures énergétiques essentielles ont été endommagés», ont signalé les autorités locales. Les précédentes frappes massives russes sur l'Ukraine remontaient au 14 janvier dernier.
Après une série de revers militaires sur le terrain à la fin de l'été et à l'automne, le Kremlin a commencé en octobre à régulièrement frapper les transformateurs et les centrales électriques de l'Ukraine, plongeant à chaque fois des millions de civils ukrainiens dans le noir et le froid.
«Engagement direct»
Cette nouvelle vague de bombardements intervient au lendemain du feu vert de Washington et de Berlin au transfert de dizaines de chars lourds à Kiev, une décision inédite en onze mois de guerre.
L'Allemagne compte livrer les Leopard 2 promis «fin mars, début avril», a à cet égard souligné jeudi son ministre de la Défense Boris Pistorius. Volodymyr Zelensky a remercié les alliés de son pays, saluant une «étape importante pour la victoire finale».
Mais il a relevé que «la clé» du succès était désormais «la vitesse et le volume» des livraisons, Kiev réclamant des centaines de ces blindés pour entamer la reconquête des territoires sous occupation dans l'est et le sud.
Le président ukrainien a aussi demandé des avions de combat et des missiles de longue portée, autant d'armes que les Occidentaux refusent de fournir jusqu'ici, de peur de provoquer une escalade militaire.
D'ores et déjà, le Kremlin considère que la livraison de chars est la preuve de l'"engagement direct dans le conflit» des Occidentaux. Et «nous voyons que (cet engagement) grandit», a relevé jeudi face à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Pour l'Ukraine, l'obtention d'armements est vitale pour reprendre les territoires dont la Russie revendique l'annexion.
Chair à canon
D'autant que, sur le terrain, «les combats s'intensifient» dans l'est, a relevé mercredi soir la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar.
Les forces russes y sont «en supériorité numérique», a-t-elle noté, citant la zone de Bakhmout, dont les troupes de Moscou tentent de s'emparer depuis plusieurs mois, mais aussi celle autour de Vougledar, une localité au sud-ouest de Donetsk.
La Russie a mobilisé depuis fin septembre des centaines de milliers de réservistes pour consolider ses positions sur le front.
Par ailleurs, l'Ukraine a admis mercredi avoir dû abandonner Soledar – au nord de Bakhmout -, dont les Russes revendiquaient la prise depuis une semaine.
Selon un sergent, qui répond au nom de guerre d'"Alkor», «la bataille a été rude» car les Ukrainiens étaient en infériorité numérique.
«Nous tirons, encore et encore, mais, après cinq minutes, une nouvelle vague de 20 ennemis nous arrive dessus», dit-il. «Leur nombre est énorme. Ils utilisent leurs soldats comme de la chair à canon».
Selon l'Institute for the Study of War, la Russie semble multiplier les offensives sur la ligne de front pour «disperser» les forces ukrainiennes afin de «créer les conditions d'une opération offensive décisive», probablement dans l'Est ukrainien.