Bélarus Ultimatum de l'opposition bélarusse

ATS

13.10.2020 - 16:12

L'opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaya menace de lancer une grève générale si le président ne démissionne pas (archives).
L'opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaya menace de lancer une grève générale si le président ne démissionne pas (archives).
Source: KEYSTONE/AP/Kay Nietfeld

La figure de proue de l'opposition bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa a lancé mardi un ultimatum au président Alexandre Loukachenko. Elle lui a donné jusqu'au 25 octobre pour se retirer sans quoi elle appellera à une manifestation monstre et une grève générale.

L'opposition bélarusse exige le départ de M. Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, depuis l'élection présidentielle jugée frauduleuse du 9 août. Le mouvement de contestation subit depuis une pression constante des autorités, qui a abouti à la détention ou à l'exil à l'étranger de toutes ses principales figures.

S'adressant aux autorités bélarusses dans un message publié sur les réseaux sociaux, Mme Tikhanovskaïa, en exil en Lituanie, a donné treize jours à M. Loukachenko pour annoncer sa démission, mettre fin à la dispersion des manifestations par la force et libérer tous les «prisonniers politiques».

«Tout le pays dans la rue»

«Si nos demandes ne sont pas satisfaites d'ici le 25 octobre, tout le pays descendra pacifiquement dans la rue», a averti l'opposante. «Et le 26 octobre, une grève nationale de toutes les entreprises commencera, toutes les routes seront bloquées, les ventes dans les magasins d'Etat s'effondreront».

«Nous avons dit à plusieurs reprises que nous étions prêts au dialogue et aux négociations. Mais parler derrière des barreaux de prison n'est pas un dialogue», a-t-elle poursuivi, dénonçant la «terreur d'Etat» au Bélarus.

Dimanche, la police a réprimé violemment le grand rassemblement hebdomadaire de l'opposition à Minsk. Elle a déployé canons à eau et grenades assourdissantes contre la foule et arrêté des centaines de personnes. Cette intervention fut la plus brutale depuis des semaines. Et lundi, le ministère de l'Intérieur a menacé de recourir aux tirs à balles réelles «si nécessaire».

Une manifestation rassemblant principalement des retraités a aussi été matée par la force, à coups de gaz lacrymogène et grenades assourdissantes.

Centaines d'arrestations

Depuis le début du mouvement de contestation, des centaines de manifestants, responsables de mouvements politiques, d'organisations syndicales et des journalistes ont été arrêtés.

Lundi, le dernier membre du «conseil de coordination» formé par l'opposition encore en liberté et au Bélarus, Sergueï Dylevski, a quitté le pays par «crainte pour sa sécurité», selon les médias locaux.

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