Afghanistan Un attentat vise un centre éducatif: au moins 19 morts

vey

30.9.2022 - 10:53

Au moins 19 personnes ont été tuées vendredi à Kaboul en Afghanistan dans un attentat-suicide, dont la plupart des victimes sont des femmes. L'attaque a visé un centre de formation pour étudiants de la capitale situé dans un quartier peuplé par la communauté minoritaire hazara.

L'attentat s'est produit dans le quartier de Dasht-e-Barchi, dans l'ouest de Kaboul, une zone à prédominance musulmane chiite où vit la communauté minoritaire hazara. (archives)
L'attentat s'est produit dans le quartier de Dasht-e-Barchi, dans l'ouest de Kaboul, une zone à prédominance musulmane chiite où vit la communauté minoritaire hazara. (archives)
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Keystone-SDA, vey

«Les étudiants se préparaient à un examen lorsqu'un kamikaze s'est fait exploser dans ce centre éducatif. Malheureusement, 19 personnes sont décédées et 27 autres ont été blessées», a déclaré Khalid Zadran, porte-parole de la police. «Nous étions environ 600 (étudiants) dans la classe, mais la plupart des victimes sont des filles», a témoigné auprès de l'AFP un étudiant qui se trouvait dans un hopîtal pour être soigné.

Ce centre de formation prépare des étudiants, âgés de 18 ans et plus, à leurs examens d'entrée à l'université. Cet attentat qui vise une nouvelle fois le monde de l'éducation s'est produit dans le quartier de Dasht-e-Barchi, dans l'ouest de Kaboul, une zone à prédominance musulmane chiite où vit la communauté minoritaire hazara, théâtre de certaines des attaques les plus meurtrières commises en Afghanistan.

Pas encore revendiqué

L'éducation est une question extrêmement sensible en Afghanistan à majorité sunnite, les talibans empêchant de nombreuses filles de reprendre l'enseignement secondaire.

Le groupe Etat islamique (EI), un autre groupe sunnite avec lequel les talibans entretiennent néanmoins une profonde inimitié et des divergences idéologiques, s'oppose également à l'éducation des femmes et des filles. L'EI, principale menace du régime taliban, a revendiqué plusieurs attentats ces derniers mois. Celui de vendredi n'a pas été revendiqué.

Des vidéos postées sur les médias sociaux et des photos publiées par les médias locaux montrent des victimes ensanglantées transportées depuis les lieux de l'explosion. La plupart des victimes transportées dans les hôpitaux sont des femmes, a constaté un journaliste de l'AFP. Des équipes de sécurité ont été déployées sur les lieux pendant que les familles affluaient dans les différents hôpitaux en pleurs, à la recherche de leurs proches.

Quartier déjà lourdement touché

«Attaquer des cibles civiles prouve la cruauté inhumaine de l'ennemi et son absence de normes morales», avait déclaré un peu plus tôt le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Abdul Nafy Takor. Le 20 avril dernier, au moins six personnes avaient été tuées et 24 blessées dans deux explosions ayant frappé une école pour garçons dans ce même quartier de l'ouest de la capitale.

Dasht-e-Barchi a été lourdement frappé ces dernières années et depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021 par plusieurs attaques revendiquées par l'EI-K, la branche régionale du groupe jihadiste Etat islamique, qui considère les hazaras comme hérétiques.

En mai 2021, une série d'explosions s'était également produite devant un établissement scolaire pour filles de ce même quartier, faisant 85 morts, en majorité des lycéennes, et plus de 300 blessés. L'EI, qui avait déjà revendiqué un attentat en octobre 2020 contre un centre éducatif (24 morts) dans la même zone, est fortement soupçonné d'avoir mené cette attaque.

Des attaques de moindre ampleur, revendiquées par l'EI-K, ont encore eu lieu à Dasht-e-Barchi en novembre et décembre 2021. Le retour au pouvoir des talibans en août 2021 a mis fin à deux décennies de guerre en Afghanistan et a entraîné une réduction significative de la violence, mais la sécurité a commencé à se détériorer au cours des derniers mois.