«Il est prêt à parler» Wagner : un ex-mercenaire russe s’enfuit et traverse la frontière dans l'Arctique

ATS

16.1.2023 - 20:24

Un Russe se présentant comme un ex-mercenaire du groupe paramilitaire Wagner est parvenu à s'enfuir en traversant la frontière russo-norvégienne dans l'Arctique. Il va demander l'asile à la Norvège, a déclaré lundi son avocat.

L’entrée du «PMC Wagner Centre», associé à l'homme d'affaires et fondateur du groupe militaire privé Wagner, Yevgeny Prigozhin, lors de l'ouverture officielle du bloc de bureaux pendant la Journée de l'unité nationale, à Saint-Pétersbourg en novembre 2022. (image d’illustration)
L’entrée du «PMC Wagner Centre», associé à l'homme d'affaires et fondateur du groupe militaire privé Wagner, Yevgeny Prigozhin, lors de l'ouverture officielle du bloc de bureaux pendant la Journée de l'unité nationale, à Saint-Pétersbourg en novembre 2022. (image d’illustration)
KEYSTONE

16.1.2023 - 20:24

Andreï Medvedev, 26 ans, a été arrêté après avoir illégalement franchi la frontière dans la nuit de jeudi à vendredi, a expliqué à l'AFP son avocat norvégien, Brynjulf Risnes. «Il est prêt à parler de son expérience au sein du groupe Wagner aux gens qui enquêtent sur des crimes de guerre», a-t-il dit.

Menacé d'être enlevé et assassiné

Dans une interview diffusée par l'ONG Gulagu, celui qui affirme être un déserteur explique que son contrat a été prorogé contre son gré, après plusieurs mois de combats en Ukraine au service de cette organisation russe dirigée par l'homme d'affaires Evguéni Prigojine.

«Mes anciens employeurs ont essayé de me retrouver, la société Wagner, Prigojine et sa bande, le FSB (la Sécurité d'Etat russe, ndlr). Ils ont émis un avis de recherche pour crime (contre moi) via le ministère russe de l'Intérieur», a-t-il expliqué.

«J'étais sous la menace d'être enlevé, d'être assassiné, d'être descendu, voire même pire d'être condamné à la masse comme Noujine», un ex-détenu et déserteur de Wagner dont l'effroyable exécution avec une masse avait été filmée et rendue publique mi-novembre.

«Les balles ont sifflé par très loin»

Assurant avoir été le chef d'une section d'une dizaine d'hommes, il raconte avoir traversé une rivière gelée, la Pasvik, qui sépare la Russie de la Norvège dans le grand Nord, avec une patrouille russe à ses trousses.

«J'ai entendu des aboiements de chiens, je me suis retourné, j'ai vu des gens avec des lampes torches, à environ 150 mètres, qui couraient dans ma direction», a-t-il dit.

«J'ai entendu deux tirs, les balles ont sifflé par très loin (...) J'ai couru sur la glace en m'aidant de la lumière de maisons, sur environ deux kilomètres», a-t-il poursuivi.

Selon son avocat, il est alors allé voir des Norvégiens en leur expliquant avoir illégalement franchi la frontière, avant d'être arrêté par la police peu après.

«Quelque chose de complètement différent»

Selon Brynjulf Risnes, son client avait décidé de ne pas reconduire son contrat avec Wagner après avoir vécu «quelque chose de complètement différent de ce qu'il attendait».

L'AFP n'a pas été en mesure de confirmer de façon indépendante que le jeune Russe avait combattu au sein de Wagner.

Ce groupe de mercenaires, très présent en Afrique, est soupçonné de nombreuses exactions en Ukraine. Il est actuellement à la tête des combats pour la prise de la ville de Soledar, dans l'est de ce pays.

ATS