Union européenneUn ex-cadre du parti Aube Dorée refuse son extradition
ATS
28.4.2021 - 15:27
28.04.2021, 15:27
28.04.2021, 15:41
ATS
Un ancien cadre du parti néonazi grec Aube Dorée, réclamé par la justice de son pays pour y purger une peine de prison, a comparu mercredi devant un juge belge. Il lui a signifié son refus d'être extradé, a annoncé le parquet de Bruxelles.
Ioannis Lagos, élu au Parlement européen en 2019 et dont l'immunité vient d'être levée par cette assemblée, avait été arrêté mardi dans la capitale belge en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis par Athènes fin 2020. En octobre dernier, la justice grecque avait condamné M. Lagos à 13 ans et huit mois de prison ferme pour «direction d'une organisation criminelle», ce qui l'avait poussé à se réfugier en Belgique, selon des sources parlementaires.
Mercredi, au lendemain de son arrestation à Bruxelles, il a été présenté à un juge belge chargé par le parquet de faire appliquer le mandat d'arrêt, comme le veut la procédure. Il «n'a pas accepté sa remise aux autorités grecques» et «le juge d'instruction a décidé de le placer en détention», a précisé le parquet dans un communiqué.
Dans un délai de quinze jours, la chambre du conseil du tribunal néerlandophone de Bruxelles, désormais chargée du contentieux, devra statuer sur l'exécution du mandat d'arrêt, est-il souligné.
Fuite à Bruxelles
Ioannis Lagos, 48 ans, bénéficiait de l'immunité parlementaire depuis son élection en juillet 2019 au Parlement européen sous la bannière d'Aube Dorée, une formation qu'il a quittée quelques mois plus tard pour devenir indépendant.
Le jour du verdict de la cour pénale d'Athènes, en octobre, il avait «quitté la Grèce pour Bruxelles afin d'échapper à sa condamnation», a expliqué l'eurodéputée française Marie Toussaint (Verts), la rapporteure du Parlement européen sur ce dossier.
Cet ancien cadre de la formation néonazie fait partie de la quarantaine de membres d'Aube Dorée condamnés il y a six mois à l'issue d'un procès marathon de cinq ans et demi.
Les dirigeants du parti avaient été mis en cause dans l'affaire du meurtre d'un musicien antifasciste, Pavlos Fyssas, en septembre 2013 près d'Athènes. Un temps en détention provisoire, M. Lagos avait été remis en liberté conditionnelle 18 mois plus tard dans l'attente de son procès.