Soudan Un groupe armé pille près de 2000 tonnes d'aide alimentaire

ATS

29.12.2021 - 22:51

Un groupe armé a pillé près de 2000 tonnes d'aide du Programme alimentaire mondial (PAM) au Darfour, dans l'ouest du Soudan où un habitant sur trois dépend de l'aide humanitaire, a indiqué mercredi un responsable à l'AFP.

Le Programme alimentaire mondial, dont le siège est basé à Rome, a reçu le prix Nobel de la Paix en 2020.
Le Programme alimentaire mondial, dont le siège est basé à Rome, a reçu le prix Nobel de la Paix en 2020.
KEYSTONE/AP

Keystone-SDA

«Nous sommes en train d'évaluer ce qui a été volé dans les hangars qui abritaient environ 1900 tonnes de produits alimentaires», a déclaré ce responsable du PAM au Soudan.

Mardi soir, «vers 20H00, nous avons entendu de nombreux tirs dans l'est d'Al-Facher», chef-lieu du Darfour-Nord, a rapporté à l'AFP un résident, Joint par téléphone.

«L'assistance humanitaire ne devrait jamais être une cible», a dénoncé dans un communiqué Khardiata Lo N'diaye, numéro deux de la mission de l'ONU dans le pays, appelant Khartoum à «augmenter les efforts pour protéger le travail humanitaire».

L'agence de presse officielle Suna a rapporté qu'un couvre-feu nocturne avait été imposé à Al-Facher après cette attaque.

Le gouverneur du Darfour, Minni Minawi, a promis sur Twitter que «les auteurs et complices de ce crime seront présentés à la justice», dénonçant un «acte barbare».

L'ombre d'el-Béchir

La semaine dernière, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait déjà condamné des «pillages et des violences» près d'une ancienne base logistique des Nations unies à Al-Facher remise aux autorités locales au début du mois.

Le Darfour, vaste région régulièrement secouée par des heurts, notamment provoqués par des disputes territoriales ou les difficultés d'accès à l'eau, a connu une longue guerre qui a fait depuis 2003 au moins 300'000 morts et 2,5 millions de déplacés selon l'ONU.

Pour ces exactions, la Cour pénale internationale (CPI) exige de juger le dictateur chassé en 2019, Omar el-Béchir, pour «génocide» et crimes contre l'humanité.

Les miliciens arabes Janjawid, envoyés par le pouvoir de Béchir contre les différents groupes ethniques du Darfour, sont également accusés de «nettoyage ethnique» et de viols.

Depuis, des milliers d'entre eux ont été intégrés aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdane Daglo, désormais numéro deux de la plus haute autorité de la transition au Soudan.