France Un ministre français dans la tourmente

ATS

11.7.2019 - 19:48

Il ne démissionne pas mais il devra rendre de comptes: le ministre français de l'Environnement François de Rugy a été prié de justifier les dépenses fastueuses qui lui sont prêtées en diners fin et travaux dans son appartement de fonction.

Reçu jeudi pendant près de deux heures par le Premier Ministre Edouard Philippe, le numéro deux du Gouvernement, ministre d'Etat, a pour l'heure sauvé sa tête: réclamée par plusieurs figures de l'opposition et au sein même de la majorité présidentielle. Sa démission paraissait pourtant inéluctable après sept mois de fronde des «gilets jaunes» contre les injustices sociales.

Photos, témoignages et documents à l'appui, le site d'investigation Mediapart a révélé avoir recensé entre octobre 2017 et juin 2018 une dizaine de dîners qui mobilisaient à chaque fois le personnel de la résidence de M. de Rugy, lors président de l'Assemblée nationale.

Homards, champagne et grands crus

A table, homards, champagne et grands crus issus des caves de l'Assemblée étaient servis à des tablées de dix à trente invités. Ceux-ci appartenaient pour l'essentiel au cercle relationnel et amical de l'épouse de M. de Rugy, Séverine de Rugy, journaliste au magazine de célébrités Gala, accuse Mediapart.

M. de Rugy, ancien membre du parti écologiste rallié au président Emmanuel Macron, s'est défendu. Il a expliqué que ces «dîners informels» faisaient partie d'un «travail de représentation» au titre de ses fonctions et niant toute «soirée fastueuse».

Le feuilleton s'est poursuivi jeudi avec un autre article de Mediapart concernant des travaux réalisés par le ministre dans son logement de fonction au ministère de l'Environnement, un bel hôtel particulier du faubourg Saint-Germain, estimés à 63'000 euros.

Appelle à la démission

Le Premier ministre a demandé jeudi au secrétariat général du gouvernement de diligenter «une inspection» afin de vérifier que les travaux entrepris se conformaient au «respect des règles» et «au principe d'exemplarité» voulu par le Gouvernement. M. de Rugy s'est dit prêt en retour à soumettre à «une autorité de contrôle de l'Assemblée» nationale les frais engagés et «à rembourser chaque euro contesté».

Reste que le ministre se retrouve «isolé» même dans les rangs de la majorité présidentielle. La vague qui a porté le mouvement «En Marche» d'Emmanuel Macron au pouvoir reposait notamment sur la promesse de renouveler les usages de la politique, sans compromission. Dans l'opposition, les écologistes ont appelé à sa démission.

Entre-temps, Mediapart avait tiré une nouvelle salve mercredi soir avec des informations concernant un logement social, attribué depuis 18 ans à sa directrice de cabinet Nicole Klein, et conservé lors qu'elle vivait ailleurs. M. de Rugy a aussitôt poussé sa collaboratrice à la démission.

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