Soutien au président destituéUn mois après l'arrivée au pouvoir de Boluarte, la crise continue
ATS
7.1.2023 - 06:23
Un mois après le début du mandat de la présidente péruvienne Dina Boluarte, les manifestations appelant à sa démission et qui ont fait 22 morts se sont poursuivies vendredi. Dans le même temps, le pays cherche une issue à cette crise.
07.01.2023, 06:23
07.01.2023, 09:08
ATS
Dans la région de Puno, au sud-est du pays, des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont fait 10 blessés civils et quatre parmi les policiers, selon le bureau de l'Ombudsman. Ils ont eu lieu près de l'aéroport de la ville de Juliaca, qui, selon les autorités, était fermé pour des raisons de maintenance.
«Nous respectons le droit de la population à manifester pacifiquement, mais le message de la majorité est que nous ne voulons pas que l'instabilité perdure dans notre pays (...) nous voulons vivre en paix», a déclaré vendredi Mme Boluarte lors d'une cérémonie officielle.
Les manifestations ont repris mercredi dans plusieurs régions après une pause pour les fêtes de fin d'année. Jusque-là, 22 personnes sont mortes et plus de 600 ont été blessées, notamment lors de heurts violents dans le centre et le sud du pays, où le président destitué Pedro Castillo compte nombre des soutiens.
Dina Boluarte, qui l'a remplacé en décembre, est la sixième personne à occuper la présidence en cinq ans, dans un pays qui connait une crise politique permanente émaillée de soupçons de corruption.
«Péché originel»
Les manifestations ont commencé après la destitution par le Parlement puis l'arrestation le 7 décembre de M. Castillo, à l'origine d'une tentative de dissolution qualifiée de «coup d'Etat». Les protestataires exigent la démission de Mme Boluarte, un nouveau Parlement et la tenue immédiate d'élections, déjà avancées de 2026 à avril 2024.
«Le gouvernement de Boluarte est extrêmement faible, comme le montre le fait qu'il recourt à la force (...) Il a commis une erreur dans ses alliances en s'approchant de forces qui non seulement ont perdu les élections, mais ont refusé de le reconnaître», estime le politologue Alonso Cárdenas. «La réponse militaire s'est apaisée (...) mais le gouvernement est déjà sérieusement affecté par son péché originel», selon lui.
Jeudi, la présidente a appelé au dialogue, invitant les citoyens mécontents à rencontrer le gouvernement pour trouver une issue à la crise. Elle a annoncé la tenue la semaine prochaine d'un «Accord national», qui doit réunir les pouvoirs publics, la société civile, les groupes religieux, des acteurs économiques et des travailleurs afin «d'aborder les questions urgentes pour parvenir à la paix sociale».