«Une première étape» L'Irak érige un mur à la frontière syrienne contre les djihadistes

ATS

27.3.2022 - 20:08

L'Irak construit un mur en béton sur une partie de sa frontière avec la Syrie. Le but est d'empêcher l'infiltration de djihadistes du groupe Etat islamique (EI), a-t-on appris dimanche auprès d'une source militaire irakienne et de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'Irak, qui partage une frontière de plus de 600 km de long avec la Syrie, compte «mettre un coup d'arrêt à l'infiltration de membres de l'Etat islamique». (image prétexte)
L'Irak, qui partage une frontière de plus de 600 km de long avec la Syrie, compte «mettre un coup d'arrêt à l'infiltration de membres de l'Etat islamique». (image prétexte)
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Un premier segment «d'une dizaine de kilomètres et d'une hauteur de 3,5 m a été érigé dans le gouvernorat de Ninive», dans la zone de Sinjar, dans le nord-ouest de l'Irak, a indiqué à l'AFP un officier irakien de haut rang qui a requis l'anonymat.

L'Irak, qui partage une frontière de plus de 600 km de long avec la Syrie, compte «mettre un coup d'arrêt à l'infiltration de membres de l'Etat islamique» sur son territoire, a précisé cette source. Il s'agit d'une «première étape», a dit ce haut gradé, sans toutefois expliquer quelle serait la longueur totale du mur une fois terminé.

De son côté, l'OSDH a indiqué que ce premier pan se trouvait au niveau de la ville syrienne d'Al-Chaddadi, au sud d'Hassaké. C'est à Hassaké, zone aux mains des Kurdes, que des combattants de l'EI avaient attaqué la prison de Ghwayran en janvier pour libérer leurs frères d'armes qui y étaient incarcérés.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, ont repris le contrôle de la prison après six jours de combats, au prix de centaines de morts. Elles ont aussi affirmé que les prisonniers évadés ont été rattrapés. Mais d'après l'OSDH, certains auraient réussi à s'échapper pour de bon. D'autres seraient passés en Turquie voisine.

«Présence largement clandestine»

L'Irak a, lui, proclamé fin 2017 sa «victoire» contre l'EI, organisation djihadiste qui tenait de larges pans du territoire irakien depuis 2014. Mais quatre ans plus tard, les forces armées continuent d'affronter sporadiquement des cellules de l'EI, notamment dans des zones rurales et montagneuses situées entre la périphérie nord de Bagdad et la région autonome du Kurdistan.

L'EI «maintient une présence largement clandestine en Irak et en Syrie et mène une insurrection soutenue de part et d'autre de la frontière entre les deux pays», estimait un rapport de l'ONU l'an dernier. Dans ces deux pays, l'organisation djihadiste conserverait «en tout 10'000 combattants actifs», d'après ce document.