Amérique du Sud Un nouveau bloc sud-américain voit le jour

ATS

22.3.2019 - 21:46

Les présidents de sept pays d'Amérique du Sud, réunis à Santiago au Chili, ont jeté les bases d'une nouvelle organisation régionale appelée Prosur.
Les présidents de sept pays d'Amérique du Sud, réunis à Santiago au Chili, ont jeté les bases d'une nouvelle organisation régionale appelée Prosur.
Source: KEYSTONE/EPA EFE/ALBERTO VALDÉS

Les présidents de sept pays d'Amérique du Sud, réunis vendredi à Santiago, ont jeté les bases d'une nouvelle organisation régionale. Appelée Prosur, elle est destinée à remplacer l'Union des nations sud-américaines (Unasur) en excluant le Venezuela de Nicolas Maduro.

Les présidents conservateurs Sebastian Piñera (Chili), Ivan Duque (Colombie), Mauricio Macri (Argentine), Jair Bolsonaro (Brésil), Lenin Moreno (Equateur), Martin Vizcarra (Pérou) et Mario Abdo (Paraguay), ont signé la déclaration finale, ainsi qu'un représentant du Guyana. L'Uruguay et la Bolivie, qui avaient envoyé des représentants, ne l'ont pas signée.

«C'est un bon jour pour la collaboration, le dialogue, la compréhension mutuelle et l'intégration en Amérique du Sud, car depuis plus de cinq ans, les présidents d'Amérique du Sud n'avaient pas eu l'occasion de se réunir», s'est félicité l'hôte de la réunion, M. Piñera, après la signature de la déclaration qui a officiellement donné naissance au Forum pour le progrès de l'Amérique du Sud (Prosur).

Structure flexible

L'organisation se mettra en place «graduellement». Elle aura «une structure flexible, légère, peu coûteuse, avec des règles de fonctionnement claires et un mécanisme simple de prise de décisions qui permettra d'avancer sur des accords et des programmes concrets d'intégration en Amérique du Sud», stipule la déclaration finale.

Parmi les conditions «essentielles» pour adhérer au Prosur figurent «la pleine validité de la démocratie, des différents ordres constitutionnels, le respect du principe de la séparation des pouvoirs, la promotion, protection, respect et garantie des droits humains et des libertés fondamentales, ainsi que la souveraineté et l'intégrité territoriale des Etats, conformément au droit international», ajoute le texte.

Des conditions qui excluent de fait le Venezuela. Les signataires, tous conservateurs, considèrent le gouvernement du président socialiste Nicolas Maduro comme illégitime.

L'idée d'une nouvelle organisation avait été lancée par les dirigeants chilien et colombien avec l'intention de remplacer l'Unasur, créée en 2008 à l'initiative du défunt Vénézuélien Hugo Chavez (1999-2013) et de son homologue brésilien de l'époque, Luiz Inacio Lula da Silva. Les deux présidents de gauche voulaient réduire les tensions régionales en Amérique du Sud.

Mais l'Unasur, qui comptait à l'origine douze Etats membres, ne s'est pas réunie depuis plusieurs années. Elle n'a plus de secrétaire général depuis janvier 2017 et plus de la moitié de ses membres ont claqué la porte ou suspendu leur participation. Seuls le Venezuela, le Guyana, l'Uruguay, le Surinam et la Bolivie en font toujours partie.

Juan Guaido, l'opposant vénézuélien au président Nicolas Maduro, président par intérim autoproclamé qui est soutenu par une cinquantaine de pays, avait été invité mais ne s'est pas rendu à Santiago.

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