Combats meurtriers Un nouveau groupe d'étrangers quitte Gaza

ATS

2.11.2023 - 13:21

Un groupe d'étrangers et de binationaux est arrivé en Egypte via le terminal de Rafah, a indiqué un responsable égyptien à l'AFP. Ils ont quitté le sud de la bande de Gaza alors que l'enclave continue à être bombardée sans répit par Israël.

Mercredi, des ambulances transportant des blessés palestiniens ont passé le point de passage de Rafah afin d'être pris en charge dans des hôpitaux égyptiens.
Mercredi, des ambulances transportant des blessés palestiniens ont passé le point de passage de Rafah afin d'être pris en charge dans des hôpitaux égyptiens.
ATS

Plus tôt dans la journée, ce groupe de «100 voyageurs détenteurs de nationalités étrangères», avait pu quitter Gaza à bord de deux bus vers l'Egypte, selon un porte-parole du poste-frontière côté palestinien, un nombre qui n'a pas été confirmé par le responsable égyptien. Quatre cents personnes devraient traverser la frontière jeudi, selon des responsables égyptiens, au lendemain des premières évacuations.

L'Egypte a affirmé jeudi qu'elle s'apprêtait à accueillir «jusqu'à 7000» étrangers de «plus de 60» nationalités, via le point de passage de Rafah, seule fenêtre sur le monde pour le territoire palestinien dirigé par le Hamas et soumis à un «siège complet» d'Israël depuis le 9 octobre. Le calendrier et détails de ce plan égyptien n'ont pas été dévoilés.

Comme la veille, les blessés seront pris en charge et transportés en ambulance dans des hôpitaux égyptiens situés à quelques dizaines de km, notamment à Al-Arich, chef-lieu de la province du Nord-Sinaï.

De source officielle égyptienne, parmi les 361 binationaux et étrangers évacués mercredi figuraient une trentaine d'Autrichiens, quatre Italiens, cinq Français et quelques Allemands dont le nombre n'a pas été précisé. Les Etats-Unis ont aussi rapporté la présence d'Américains.

«Nombre élevé de victimes» à Jabaliya

Les combats continuent pendant ce temps de faire rage dans le nord de la bande de Gaza, où l'armée israélienne a affirmé jeudi avoir tué des «dizaines» de combattants du Hamas durant la nuit, après que «des cellules terroristes (...) ont tiré des missiles antichars, fait exploser des engins explosifs et lancé des grenades».

Jeudi matin, son porte-parole Daniel Hagari a dit que les forces israéliennes «continuaient d'enfoncer les lignes de défense» du mouvement islamiste palestinien. Il a ajouté que 332 soldats avaient été tués depuis le 7 octobre, précisant que le nombre d'otages, israéliens ou étrangers, encore aux mains du Hamas est de 242.

Selon les autorités israéliennes, au moins 1400 personnes ont été tuées en Israël depuis le début de la guerre, en majorité des civils et la plupart le jour de l'attaque du Hamas, d'une ampleur et d'une violence inédites. Dans la bande de Gaza, 9061 personnes, dont 3648 enfants, ont été tuées dans les bombardements israéliens, selon un nouveau bilan du Hamas jeudi.

Biden appelle à une «pause humanitaire»

Jeudi également, le Hamas a affirmé que les frappes israéliennes de mardi et mercredi contre un camp de réfugiés à Jabaliya (nord) avaient fait 195 morts et 120 disparus. Ce bilan ne pouvait être vérifié de source indépendante. Le bombardement de mardi a permis, selon Israël, d'éliminer un des dirigeants du Hamas responsable de l'attaque du 7 octobre, Ibrahim Biari.

Mais l'ONU a qualifié ce bombardement de nouvelle «atrocité», et son secrétaire général Antonio Guterres s'est dit «atterré». Le Haut commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a estimé mercredi soir que ces bombardements pourraient constituer «des crimes de guerre», «compte tenu du nombre élevé de victimes civiles et de l'ampleur des destructions».

Aux Etats-Unis, tout en se félicitant de l'opération d'évacuation de mercredi, rendue possible selon lui grâce au «rôle moteur» de Washington, le président Joe Biden a de son côté appelé pour la première fois à une «pause humanitaire» à Gaza, où le «siège complet» prive la population de livraisons d'eau, de nourriture et d'électricité.

Embrasement régional

Soixante-et-un camions transportant des médicaments et de la nourriture sont arrivés mercredi, après 59 la veille, selon les autorités israéliennes, et plus de 200 depuis le 21 octobre d'après l'ONU, qui réclame une aide plus massive. Et alors que plus de «20'000 blessés» ont «un accès limité aux soins» selon Médecins sans frontières (MSF), le Hamas affirme que 16 hôpitaux ne sont plus opérationnels, sur les 35 que compte le territoire selon l'OMS.

Il n'y a pas de répit non plus quant aux craintes d'embrasement régional, alors que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken doit arriver en Israël vendredi, puis se rendre en Jordanie, pays qui vient de rappeler son ambassadeur à Tel-Aviv.

En Irak, une conférence sur la stabilité régionale à laquelle devait participer le président français Emmanuel Macron fin novembre a été reportée sine die.

A la frontière nord d'Israël, où les accrochages armés sont quotidiens entre l'armée israélienne d'une part et le Hezbollah libanais et ses alliés de l'autre, l'armée libanaise a retrouvé jeudi le corps de deux bergers, tués par des tirs israéliens selon un média officiel libanais. Ces violences ont fait 66 morts dans le sud du Liban depuis le 7 octobre, selon un décompte de l'AFP, dont 48 combattants du Hezbollah. Sept civils ont été tués. Huit soldats et un civil ont été tués du côté israélien, selon les autorités.

La guerre a également exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée, où deux Palestiniens et un Israélien ont été tués jeudi dans des violences, selon le ministère palestinien de la Santé et les secours israéliens. Près de 130 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats ou de colons israéliens, selon l'Autorité palestinienne.