«Appareil cylindrique» «Un objet non identifié» abattu au-dessus du Canada

ATS

11.2.2023 - 23:41

Un avion de combat américain a abattu samedi un objet non identifié au-dessus du Canada, sur ordre du premier ministre canadien Justin Trudeau. Il s'agit d'un nouvel incident dans le ciel nord-américain depuis la destruction d'un ballon chinois la semaine dernière.

L'«objet non identifié» a été abattu alors qu'il survolait le nord-ouest du pays, un jour après que les Etats-Unis ont détruit un objet volant au-dessus de l'Alaska, a annoncé M. Trudeau. «J'ai ordonné que soit ramené au sol un objet non identifié qui violait l'espace aérien canadien», a-t-il tweeté.

«Des avions du Canada et des États-Unis ont été dépêchés sur les lieux et le tir» d'un missile AIM 9X provenant d'un F-22 américain «a atteint» sa cible. Le président américain Joe Biden avait autorisé l'appareil, l'un des aéronefs du commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD), à «travailler avec le Canada», a expliqué le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder.

Les forces canadiennes «vont maintenant récupérer et analyser les débris de l'objet», a ajouté le premier ministre canadien.

«Appareil cylindrique»

L'engin volait à une altitude de 12'200 mètres, a détaillé la ministre canadienne de la défense, Anita Anand, lors d'une conférence de presse samedi soir. Il a été abattu à environ 160 km de la frontière canado-américaine vers 21h40 (heure en Suisse).

Il s'agissait d'un «appareil cylindrique» plus petit que le ballon détruit en Caroline du Nord la semaine dernière, a précisé la ministre canadienne. «Pour l'instant, nous continuons les analyses de l'objet, donc, il ne serait pas prudent de ma part de spéculer sur son origine», a-t-elle ajouté.

Plus tôt dans l'après-midi, la ministre canadienne de la défense, avait affirmé sur Twitter avoir échangé avec son homologue américain, le secrétaire à la défense Lloyd Austin, réaffirmant que «nous défendrons toujours ensemble notre souveraineté».

Samedi soir également, un avion de combat a été dépêché pour enquêter sur une «anomalie de radar» au-dessus de l'Etat américain du Montana, a indiqué l'armée américaine. «Cet avion n'a identifié aucun objet [permettant] de corréler les échos radars», ont indiqué le NORAD et le commandement américain du Nord, ajoutant continuer «à surveiller la situation».

L'espace aérien de cet territoire du nord-ouest des Etats-Unis avait été temporairement fermé «pour soutenir les opérations du département de la défense. L'espace aérien a été rouvert», a indiqué samedi soir le régulateur américain de l'aviation civile (FAA).

Deux objets en 24 heures

Le premier ministre canadien Justin Trudeau s'est entretenu avec le président américain Joe Biden au sujet de la cible abattue au-dessus du Yukon, territoire du nord-ouest du Canada frontalier de l'Alaska où les forces américaines ont détruit un autre objet volant vendredi, de la taille d'une petite voiture. Il représentait «une menace pour la sécurité du trafic aérien», avait affirmé John Kirby, porte-parole du conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.

Il s'agit donc du deuxième objet volant abattu par les Etats-Unis en 24 heures environ.

Les opérations de recherche et de récupération des restes de l'objet détruit vendredi se sont poursuivies samedi, mais ont été entravées par «le refroidissement de l'air de l'Arctique, la neige et la lumière du jour limitée», a indiqué le commandement américain du Nord. Le Pentagone ne peut fournir «aucun autre détail [...] sur l'objet, y compris ses capacités, son but ou son origine», a-t-il ajouté.

Ces incidents surviennent une semaine après la destruction par Washington d'un ballon chinois au large de sa côte Atlantique, qui avait survolé des sites militaires sensibles. Il avait été qualifié par Pékin d'aéronef «civil utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques».

Des images capturées par des avions militaires américains montrent que le ballon chinois qui a survolé les Etats-Unis la semaine passée était bien équipé d'outils d'espionnage et non destinés à la météorologique. Cet accrochage diplomatique avait conduit le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à repousser une rare visite en Chine.

Les autorités américaines s'affairent toujours à récolter les débris du ballon dans l'océan Atlantique, près des côtes de Caroline du Sud.