Etats-Unis Un républicain appelle à destituer Trump

ATS

19.5.2019 - 10:46

Justin Amash est le premier parlementaire républicain à appeler à la destitution du locataire de la Maison Blanche.
Justin Amash est le premier parlementaire républicain à appeler à la destitution du locataire de la Maison Blanche.
Source: Keystone/AP/J. Scott Applewhite

L'élu du Congrès américain Justin Amash a estimé samedi que le président Donald Trump a eu un comportement pouvant conduire à son «impeachment». Il devient ainsi le premier parlementaire républicain à appeler à la destitution du locataire de la Maison Blanche.

Cet élu du Michigan a également accusé le ministre de la Justice Bill Barr d'avoir «délibérément» induit le public en erreur au sujet de la teneur de l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine de 2016. Dans une série de tweets, l'élu conservateur a déclaré que «peu d'élus du congrès ont lu le rapport Mueller» qui fait état «de nombreux exemples de comportements» pouvant correspondre à la qualification «d'obstruction à la justice».

«Il ne fait aucun doute qu'une personne qui ne serait pas présidente des États-Unis serait inculpée sur la base de telles preuves», a-t-il soutenu. «Contrairement à la description qu'en fait M. Barr, le rapport Mueller révèle que le Président Trump a pris des mesures et a eu un comportement proches de 'l'impeachment'«, a poursuivi Justin Amash, élu issu du Tea Party.

Ces propos vont encore plus loin que ceux de la plupart des élus démocrates au Congrès. Une élue démocrate du Michigan, Rashida Tlaib, a aussitôt exhorté M. Amash à cosigner sa résolution de destitution.

La peur de brouiller les pistes

Dans son rapport de près de 450 pages, Robert Mueller a exonéré Donald Trump des soupçons de collusion avec Moscou mais a décrit une dizaine de pressions exercées par le président républicain sur l'enquête. S'estimant totalement blanchi, M. Trump n'a de cesse de dénoncer une coûteuse «chasse aux sorcières».

Certains démocrates, majoritaires à la Chambre des représentants, estiment que certains éléments du rapport démontrent que le président a «entravé la justice», notamment la sénatrice et candidate à la présidentielle américaine Elizabeth Warren qui appelle à la destitution de Donald Trump. La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, est plus prudente, soulignant qu'une telle procédure pourrait profondément diviser le pays.

Les chefs démocrates craignent en effet de brouiller leur message électoral à l'horizon des élections présidentielles et parlementaires de 2020 avec une procédure explosive de destitution qui serait vouée à l'échec avec un Sénat républicain.

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