Durcissement de Pyongyang? Un tir de missile nord-coréen suscite l'inquiétude

ATS

14.1.2024 - 23:36

La Corée du Nord a annoncé lundi avoir réussi la veille un tir de missile balistique de portée intermédiaire à combustible solide, confirmant une information donnée la veille par la Corée du Sud. Selon Pyongyang, l'engin était équipé d'une ogive hypersonique.

Selon Pyongyang, le missile était équipé d'une ogive hypersonique.
Selon Pyongyang, le missile était équipé d'une ogive hypersonique.
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Keystone-SDA

Ce tir survient quelques jours après des exercices d'artillerie à munitions réelles et sur fond d'inquiétude sur un durcissement de la position de Pyongyang.Le tir du missile de dimanche était destiné à «vérifier les capacités de vol plané et de maniabilité» ainsi que «la fiabilité du nouveau moteur à combustible solide», a expliqué l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

Plus tôt, les chefs d'état-major interarmées sud-coréen avaient annoncé avoir «détecté un missile balistique, de portée intermédiaire présumée, lancé de la région de Pyongyang vers la mer de l'Est vers 14h55», faisant référence à une zone également connue sous le nom de mer du Japon.

Les gardes-côtes japonais avaient également fait état d'un «objet, potentiellement un missile balistique, lancé d la Corée du Nord».

Changement de ton

Le dernier missile lancé par la Corée du Nord, le 18 décembre, était un missile de classe ICBM à combustible solide Hwasong-18, le plus avancé dont elle dispose, tiré dans la mer du Japon. Selon KCNA, le dernier essai «n'a jamais affecté la sécurité d'un pays voisin et n'a rien à voir avec la situation régionale».

Il intervient néanmoins après que la Corée du Nord a effectué, début janvier, des exercices d'artillerie avec des munitions réelles sur sa côte occidentale, près d'îles sud-coréennes dont la population civile a été appelée à se mettre à l'abri.

Mercredi, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a décrit la Corée du Sud comme le «principal ennemi» du pays. «Le moment historique est enfin venu où nous devrions définir [la Corée du Sud] comme l'État le plus hostile à la [Corée du Nord]», a assuré M. Kim, qualifiant la Corée du Sud de «principal ennemi» de Pyongyang.

Ces commentaires marquent un changement de ton dans la politique nord-coréenne et laissent présager que Pyongyang adoptera à l'avenir une position plus dure, selon des analystes. Les relations entre les deux pays sont actuellement au plus bas depuis des décennies.

«Plus qu'un simple test»

Pour Leif-Eric Easley, professeur à l'université sud-coréenne d'Ewha, le dernier lancement de missile est «plus qu'un simple test», compte tenu du contexte dans lequel il s'est produit.

«Cela survient immédiatement après que le régime de Kim a intensifié ses propos belliqueux à l'égard de la Corée du Sud et juste avant que le ministre des affaires étrangères de la Corée du Nord ne se rende en Russie», a-t-il déclaré.

«La démonstration de force de Pyongyang devrait inquiéter au-delà de Séoul, dans la mesure où sa coopération militaire avec Moscou ajoute à la violence en Ukraine et parce que [le régime nord-coréen] pourrait être plus disposé à défier les États-Unis et ses alliés au moment où l'attention du monde est tournée vers le Moyen-Orient» du fait de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté de nombreuses résolutions appelant la Corée du Nord à mettre un terme à ses programmes nucléaire et balistique depuis que Pyongyang a effectué son premier essai nucléaire en 2006.