Etats-UnisUne accusation de viol contre Trump rebondit
ATS
9.9.2020 - 06:05
Le ministère américain de la justice a demandé mardi à assurer la défense de Donald Trump dans une affaire judiciaire opposant le président américain à une femme qui l'accuse de l'avoir violée dans les années 1990. Cette intervention devrait retarder le dossier.
L'éditorialiste, E. Jean Carroll, âgée de 76 ans, avait attaqué en novembre 2019 M. Trump devant un tribunal d'Etat de New York, l'accusant de l'avoir diffamée après qu'il a qualifié de «mensonge complet» ses affirmations, selon lesquelles, il l'avait violée dans la cabine d'essayage d'un grand magasin new-yorkais au milieu des années 1990.
M. Trump avait indiqué, dans un entretien en juin 2019, qu'il ne l'avait jamais rencontrée et qu'elle n'était «pas son genre de femme». La plainte suivait son cours depuis. Le juge avait dernièrement refusé la demande d'un des avocats personnels de M. Trump de rejeter la plainte.
Mais mardi, le ministère fédéral de la justice a, dans un document déposé au tribunal d'Etat, demandé à se substituer à l'avocat, au motif que «le président agissait dans le cadre de sa fonction», lorsqu'il a tenu ces propos prétendument diffamatoires. Le ministère a demandé du même coup à ce que l'affaire soit transférée devant le tribunal fédéral de Manhattan.
Intervention «choquante»
L'avocate de la plaignante a qualifié de «choquante» l'intervention du ministère. Elle devrait avoir pour conséquence de retarder le dossier alors même que le président, qui espère être réélu en novembre, aurait dû bientôt «fournir des échantillons d'ADN et une déposition», selon elle.
«Les efforts de M. Trump pour utiliser la puissance gouvernementale afin d'échapper aux conséquences de ses fautes privées sont sans précédent et montrent clairement jusqu'où il est prêt à aller pour empêcher la vérité de voir le jour», a indiqué l'avocate dans un communiqué.
Donald «Trump fera le maximum pour bloquer cette affaire avant l'élection [présidentielle de novembre, ndlr], pour éviter qu'un jury ne décide qui de nous deux ment», a de son côté déclaré Mme Carroll, citée dans le communiqué. «Mais M. Trump me sous-estime et il sous-estime aussi les Américains».