Insécurité due aux gangsUne force internationale pour Haïti se dessine
ATS
23.9.2023 - 07:25
Après des mois de tractations, les contours d'une force internationale de police pour aider Haïti, en proie à la violence des gangs, commencent à se dessiner. Mais pas assez vite pour le premier ministre haïtien, qui a appelé vendredi l'ONU à «agir» de façon urgente.
Keystone-SDA
23.09.2023, 07:25
ATS
Les Etats-Unis ont annoncé le même jour que plusieurs pays entendaient contribuer sous la houlette du Kenya à cette force que réclame Haïti depuis un an.
«Le quotidien du peuple haïtien est pénible, c'est pourquoi le Conseil de sécurité [...] doit agir en urgence en autorisant le déploiement d'une mission multinationale de soutien à la sécurité, policière et militaire», a imploré vendredi le premier ministre haïtien Ariel Henry à la tribune de l'ONU.
Un vote y est attendu sous peu, peut-être la semaine prochaine. «Je demande à la communauté internationale d'agir et d'agir vite», a-t-il insisté, listant les horreurs que les gangs font vivre à sa population.
Dix à douze pays
«Les enlèvements contre rançon, les pillages, les incendies, les récents massacres, les violences sexuelles et sexistes, le trafic d'organes, la traite des personnes, les homicides, les exécutions extra-judiciaires, le recrutement des enfants-soldats, les blocages des routes principales», a-t-il égrené. Les gangs, qui contrôlent la majeure partie de la capitale, ont fait plus de 2400 morts depuis le début de l'année, selon l'ONU.
«De 10 à 12 pays ont fait des offres concrètes pour cette mission» de soutien sécuritaire à la police à Haïti, a indiqué la numéro deux du département d'Etat américain, Victoria Nuland, après une réunion ministérielle sur Haïti en marge de l'assemblée générale de l'ONU.
Elle s'est refusée à nommer les pays mais la Jamaïque, les Bahamas et Antigua-et-Barbuda ont fait savoir qu'ils y participeraient. Le Kenya, qui s'est porté volontaire pour diriger la force, a proposé de fournir 1000 membres de forces de sécurité.
Les Etats-Unis entendent fournir un important soutien logistique, mais pas de forces de sécurité au sol a priori. «Cette mission de soutien ne se substituera pas à des progrès sur le plan politique», a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors de la réunion. Il a dit espérer que cette force puisse être «déployée d'ici à quelques mois».