Afghanistan«Une honte pour l'Occident» dit le président allemand
ATS
17.8.2021 - 12:24
Les scènes de détresse à l'aéroport de Kaboul depuis que les talibans se sont emparés du pouvoir en Afghanistan sont «une honte pour l'Occident», a jugé mardi le président allemand, Frank-Walter Steinmeier.
17.08.2021, 12:24
ATS
«Les images de désespoir à l'aéroport de Kaboul sont une honte pour l'Occident politique», a souligné le chef de l'Etat, insistant sur la «tragédie humaine» vécue par les Afghans qui tentent désespérément de quitter le pays et «dont nous sommes co-responsables».
Après une fulgurante offensive au moment où les Américains se retirent d'Afghanistan, les talibans ont pris le contrôle de l'Afghanistan donnant lieu à des scènes de chaos absolu à l'aéroport de Kaboul, seule porte de sortie du pays.
C'est «une césure politique qui nous ébranle et va changer le monde», a également assuré le président alors que les Américains ont prévu d'achever leur retrait militaire définitif d'Afghanistan à la fin du mois.
L'Allemagne, qui comme les autres pays occidentaux tente dans la confusion de monter une opération d'évacuation, «doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre en sécurité» ses ressortissants «ainsi que tous les Afghans qui les ont soutenus pendant des années», selon lui.
Mécontentement vis-à-vis des Etats-Unis
Un avion militaire allemand, qui a pu atterrir dans la nuit à Kaboul, n'a réussi au bout du compte à emporter avec lui que sept personnes, alors que des centaines d'autres attendent de pouvoir gagner l'Allemagne.
Les dirigeants allemands n'ont pas caché ces derniers jours leur mécontentement à l'endroit des Etats-Unis qui ont décidé de se retirer d'Afghanistan, précipitant le retour des talibans au pouvoir.
La ministre de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, a appelé l'Otan, dont les représentants se réunissent dans la journée en urgence, à tirer les leçons de son échec en Afghanistan.
La chancelière Angela Merkel a quant à elle jugé l'évolution de la situation «amère, dramatique et terrible», et laissé entendre que la décision de retrait prise par Washington avait été prise pour des raisons de politique intérieure américaine.
La tête de liste des conservateurs pour les élections du 26 septembre et possible successeur de Merkel à la chancellerie, Armin Laschet, a même qualifié le retrait des troupes occidentales de «plus grosse débâcle (...) de l'Otan depuis sa création» en 1949.