«Plus puissant que jamais»Une semaine après la tentative d'assassinat, Trump repart en campagne
AFP
20.7.2024
Donald Trump tient samedi son premier meeting de campagne depuis la tentative d'assassinat dont il a été victime une semaine plus tôt, un contraste frappant avec son rival Joe Biden, contraint à l'isolement en raison du Covid et affaibli par une fronde grandissante.
AFP
20.07.2024, 19:43
21.07.2024, 01:39
Marc Schaller
Une semaine jour pour jour après avoir réchappé aux balles d'un fusil d'assaut en Pennsylvanie, l'ancien président se rend dans le Michigan, un «Etat pivot» qu'il avait remporté en 2016 mais que Joe Biden lui avait ravi en 2020.
Accompagné de J.D. Vance, le sénateur qu'il a choisi pour l'épauler dans sa campagne pour l'élection présidentielle de novembre, il tiendra un rassemblement dans la ville de Grand Rapids à 17H00 (21H00 GMT).
Sur place, le républicain cherchera à cimenter sa base dans cette région du nord ayant souffert de la désindustrialisation, à l'image de Detroit. Une démarche à laquelle devrait contribuer son colistier, originaire de l'Etat voisin de l'Ohio, et qui se présente comme un porte-voix de l'Amérique déclassée.
Tous les regards seront toutefois tournés vers le dispositif de sécurité, alors que de nombreuses questions subsistent quant aux manquements lors du précédent meeting .
Devant la salle où le candidat est attendu, des centaines de militants patientent samedi matin dans une ambiance de liesse, rythmée par les chants «USA», «USA». Certains ont même campé sur place en amont.
«Ce dont nous avons été témoins samedi dernier est un miracle», estime auprès de l'AFP Edward Young, 64 ans et 81 meetings de Donald Trump au compteur.
Comme plusieurs autres participants, il porte un tee-shirt arborant l'image du milliardaire, oreille en sang et poing levée, immortalisée par des photographes une semaine plus tôt et ayant fait le tour du monde.
«Ils l'ont transformé en martyr et l'ont laissé en vie. Maintenant, il est plus puissant que jamais», ajoute-t-il.
«Même une balle à pleine vitesse ne peut pas l'arrêter. Il est ce dont ce pays a besoin», dit Sherri Bonoite, 75 ans, dont c'est le premier meeting de Donald Trump.
Grandi par cette image de miraculé, Donald Trump est également sorti renforcé d'une convention d'investiture qui l'a vu cette semaine obtenir le soutien du Parti républicain au grand complet.
Un contraste saisissant avec son rival démocrate, le président sortant Joe Biden, qui joue actuellement sa survie politique.
En convalescence dans sa résidence privée du Delaware, le démocrate de 81 ans, ne parvient pas à faire taire les voix l'enjoignant à passer le flambeau, en raison des questions lancinantes sur son acuité mentale et sa forme physique.
Le candidat a assuré vendredi qu'il rependrait sa campagne la semaine prochaine, mais son ton combatif échoue à occulter la fronde grandissante chez des responsables démocrates.
Plus de trente élus l'ont appelé publiquement à laisser la place à un ou une candidate plus jeune. Et l'un de ses principaux donateurs, l'homme d'affaires Michael Moritz, l'a appelé à se retirer et annoncé suspendre ses dons au parti.
Résultat, certains pensent désormais que la question n'est plus de savoir s'il va jeter l'éponge, mais plutôt quand. Et qui pourrait le remplacer.
Joe Biden «a une décision très importante à prendre», a déclaré samedi la sénatrice Elizabeth Warren sur MSNBC, évoquant l'hypothèse de de son remplacement par sa vice-présidente, Kamala Harris, 59 ans, ancienne procureure générale de Californie.
«Ce qui me donne beaucoup d'espoir en ce moment, c'est que si le président Biden décide de se retirer, nous avons la vice-présidente Kamala Harris, qui est prête à intervenir, à unir le parti, à affronter Donald Trump et à gagner en novembre», a-t-elle déclaré.
«Si vous vous présentez contre un repris de justice, une procureure comme Kamala est vraiment une bonne personne pour défendre votre cause», a-t-elle ajouté, en référence à la condamnation de Donald Trump au pénal, une première pour un ancien président américain.