Grande-Bretagne Victoire «historique» des conservateurs 

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7.5.2021 - 21:28

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Les conservateurs de Boris Johnson ont ravi un bastion travailliste dans le nord-est de l'Angleterre, à l'issue d'élections locales à la valeur de test pour le pouvoir et l'unité du Royaume-Uni. Ils ont salué vendredi une victoire «historique».

 Boris Johnson après la victoire du candidat Jill Mortimer.
 Boris Johnson après la victoire du candidat Jill Mortimer.
KEYSTONE

Le Parti conservateur a réussi à faire élire une députée à Hartlepool, pour la première fois en plus de cinquante ans dans ce bastion travailliste et pro-Brexit, infligeant un véritable camouflet au Labour et à son chef, Keir Starmer.

Cette victoire renforce les tories qui avaient déjà pris, lors des législatives de 2019, le «mur rouge» travailliste, ces régions du nord de l'Angleterre affectées par la désindustrialisation et favorables au Brexit.

Johnson populaire

Le candidat conservateur Jill Mortimer a recueilli plus de 15'000 voix, doublant presque le score de son adversaire travailliste et europhile. Avant même les résultats officiels, un ballon géant représentant Boris Johnson, bras et pouces levés en signe de victoire, avait été érigé devant le bureau de dépouillement.

Le premier ministre britannique a passé sans encombre son premier test électoral depuis le raz-de-marée conservateur engrangé aux législatives et l'entrée en vigueur du Brexit.

«Ne l'oublions pas: Johnson a réalisé le Brexit, le Premier ministre est populaire parmi les électeurs ayant voté 'leave', le gouvernement tory a dépensé des sommes astronomiques durant la pandémie et a chapeauté une campagne de vaccination très réussie» contre le coronavirus, «et l'économie rebondit», a analysé sur Twitter Jane Green, professeur de sciences politiques à l'université d'Oxford.

Des éléments qui pèsent plus lourd que le très mauvais bilan de la pandémie (plus de 127'000 morts) et les récents scandales ayant mis en exergue les liens très proches entre pouvoir et intérêts privés.

Echec du Labour

Pour Keir Starmer, en revanche, c'est une humiliation et de mauvais augure pour son objectif de reconstruire le Labour avant les prochaines élections générales de 2024. Avec une ligne plus centriste que son prédécesseur Jeremy Corbyn, il avait promis de remettre le parti sur les rails en prenant la tête de la formation quelques mois après sa débâcle aux législatives.

«C'est l'illustration la plus spectaculaire que le parti a jusqu'ici échoué à se rapprocher des électeurs des classes ouvrières ayant voté 'leave'», a estimé John Curtice, un spécialiste des élections britanniques, sur la BBC.

Les appels au changement ont rapidement fusé chez les travaillistes. «Keir Starmer doit réfléchir à deux fois à sa stratégie», a tweeté la députée Diane Abbott. «Nous reculons dans des zones où nous devons gagner. La tête du Labour doit urgemment changer de direction», a abondé son collègue Richard Burgon.

L'avenir de l'Ecosse

En Écosse, c'est l'avenir du Royaume-Uni qui se joue, les indépendantistes du Parti national écossais au pouvoir (SNP), la formation de la Première ministre Nicola Sturgeon, espérant une large victoire au Parlement local pour ouvrir la voie à un nouveau référendum d'autodétermination. Les résultats complets sont attendus samedi.

Nicola Sturgeon, confortablement réélue à Glasgow southside (60,2% des voix) a déclaré vendredi être «extrêmement confiante que nous sommes sur la bonne voie au SNP pour une quatrième victoire électorale consécutive». Plusieurs résultats annoncés vendredi étaient de bon augure pour son parti qui a ravi aux conservateurs deux circonscriptions clés, celle d'Edimbourg central et celle d'Ayr (ouest). Le SNP a aussi conquis au détriment du Labour la circonscription d'East Lothian, près d'Edimbourg.

Boris Johnson s'oppose fermement à un nouveau référendum, estimant que la consultation de 2014 ne pouvait se produire «qu'une fois par génération».

En tout, 48 millions d'électeurs étaient appelés à renouveler quelque 5.000 sièges dans 143 assemblées locales en Angleterre, les Parlements gallois et écossais ainsi que 13 maires. A Londres, le travailliste Sadiq Khan, devenu en 2016 le premier maire musulman d'une grande capitale occidentale, est donné favori pour un deuxième mandat.