Buenos Aires
Auréolé de sa victoire lors des législatives dimanches, le président argentin Mauricio Macri a annoncé lundi qu'il allait poursuivre les réformes dans la troisième économie d'Amérique latine. Il entend notamment réduire le déficit budgétaire et l'inflation.
"Tant que l'Argentine aura un déficit budgétaire, elle devra s'endetter, mais nous devons réduire le déficit pour diminuer l'inflation", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse.
Depuis dix ans, l'inflation dépasse chaque année les 20% en Argentine. La hausse des prix a été ralentie, mais elle a déjà atteint 17% pour 2017.
"L'énergie pour continuer"
"La journée de dimanche m'a donné de l'énergie pour continuer", a prévenu le chef de l'Etat, qui envisage des réformes fiscales, du droit du travail et des retraites.
Depuis le début de son mandat il a supprimé le contrôle des changes, dévalué le peso, diminué les subventions aux factures d'eau, électricité et gaz, soldé un litige sur la dette envers les fonds "vautours" et orchestré le retour de l'Argentine sur les marchés des capitaux.
Pas de majorité parlementaire
Dimanche, la coalition gouvernementale Cambiemos (Changeons) a largement remporté les législatives de mi-mandat, devant Unité citoyenne, le parti de l'ex-présidente Cristina Kirchner et ses alliés. Ce succès ne donne cependant pas une majorité parlementaire au président argentin, qui devra composer avec députés et sénateurs de l'opposition, pour légiférer, comme il l'a fait jusqu'ici.
Pour poursuivre sa politique réformatrice engagée fin 2015, M. Macri a annoncé qu'il se réunirait bientôt avec les gouverneurs des provinces, qui en Argentine donnent les consignes de vote aux parlementaires de leur sensibilité politique.
Lors de la conférence de presse de lundi, il a aussi mentionné qu'il espérait attirer onze milliards de dollars d'investissements dans les énergies renouvelables, pour que son pays devienne "une puissance mondiale" dans les énergies non polluantes.
Soutien des marchés financiers
D'après l'institut Capital Economics, "les marchés financiers devraient saluer (la victoire électorale), constatant que le soutien aux réformes du président Macri a été privilégié aux dépens du populisme de gauche".
L'institut économique pointe l'urgence de résoudre les déséquilibres fiscaux, le pronostic de déficit budgétaire étant de 5% pour l'année 2017. M. Macri a dit lundi, qu'il voulait le réduire à 3,2% en 2018.
"La stratégie envisagée est de réduire le déficit d'un point de pourcentage du PIB, principalement en supprimant des subventions", écrit Capital Economics, qui cite d'autres réformes comme "le généreux système de retraites".
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