Couvre-feu Vingt-trois départements français sous cloche dès 18h00 

ATS

11.1.2021 - 09:34

Et huit de plus! Vingt-trois départements de l'Est et du Sud-Est de la France sont sous couvre-feu depuis dimanche à 18h00 pour tenter d'endiguer la reprise de l'épidémie de Covid-19. La détection du nouveau variant britannique inquiète.

Marseille fait partie des lieux dans lesquels le couvre-feu a été instauré à 18h.
Marseille fait partie des lieux dans lesquels le couvre-feu a été instauré à 18h.
KEYSTONE

A Marseille, l'heure est à l'adaptation pour les habitants: «Ah bon, c'est à 18h00? Je ne savais pas», lance un passant sur la Canebière qui se vidait progressivement et sans hâte à l'heure fatidique, a constaté l'AFPTV.

A Strasbourg, les rues du centre-ville ont été rapidement désertées, animées par une poignée de passants, des cyclistes et des livreurs en attente de commandes, a constaté une journaliste de l'AFP.

Deux minutes avant 18h00, Michaël Demuynck vendait encore en vitesse ses deux derniers gobelets de vin chaud à emporter, avant de fermer son épicerie fine. «On n'a pas le choix, on s'adapte. Normalement, de 18h00 à 20h00, je fais encore un cinquième de ma journée en chiffre d'affaires», explique celui pour qui ce couvre-feu avancé est «une mauvaise nouvelle économique».

Le Cher, l'Allier, la Côte-d'Or, le Haut-Rhin, le Bas-Rhin, ainsi que le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence et les Bouches-du-Rhône sont les huit départements qui ont rejoint la liste des territoires placés sous cloche dès 18 heures.

Soit un total de 23 départements soumis à cette mesure, vilipendée par les élus locaux mais défendue par le gouvernement, qui tente d'éviter une «course folle» de l'épidémie sur le territoire.

Deux autres territoires, le Var et la Drôme, feront de même dès mardi. La Haute-Savoie et l'Yonne, qui ont aussi des indicateurs préoccupants, ont en revanche maintenu le couvre-feu à 20h00, comme dans le reste de la France.

«Chaque minute compte»

Sur le front épidémique, la découverte, à Marseille, de sept nouveaux cas liés au variant britannique du coronavirus, réputé plus contagieux, est «inquiétante», a affirmé dimanche le maire de la ville, Benoît Payan.

«Désormais chaque minute compte pour endiguer la propagation de la souche anglaise. (...) Il nous faut réagir immédiatement, nous souhaitons que l'on sorte des schémas habituels de la crise et tout faire pour tracer, tester et isoler en urgence tous les porteurs potentiels de la souche britannique», a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

La mutation a été identifiée au sein d'une famille française de cinq personnes, résidant au Royaume-Uni et venue à Marseille pour les fêtes, après un test le 31 décembre. Dans la matinée, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a réaffirmé sur Europe 1 «mettre tout en oeuvre pour empêcher la diffusion de ce variant».

Interrogé sur l'hypothèse d'un reconfinement, Olivier Véran a estimé que des «mesures supplémentaires» seront imposées s'il y a flambée de l'épidémie. «Ce qui n'est pas le cas à l'heure» actuelle, a-t-il précisé, évoquant en revanche une situation «catastrophique» en Angleterre où ce variant a «pris le pouvoir».

Le ministre n'envisage pas non plus «à ce stade» de fermer les écoles, en prolongeant, par exemple, les vacances de février. Un report des premières épreuves du bac, en mars, a également été rejeté pour l'heure, a assuré le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

En attendant, la question est de savoir à quel point le variant circule en France. Les autorités sanitaires devraient commencer à y voir plus clair la semaine prochaine, a promis M. Véran.

Arrivée du vaccin Moderna

A Roubaix, dans le Nord, une vaste campagne de tests, comme au Havre fin décembre, débutera lundi, avec le variant en ligne de mire. Une enquête nationale a en outre été lancée pour faire une «première cartographie» de ce variant, en se fondant sur tous les tests positifs de jeudi et vendredi. Les premiers résultats devraient être connus cette semaine, ainsi que les éventuelles retombées des fêtes de fin d'année sur le nombre de contaminations.

Les indicateurs restent à un niveau élevé, avec en moyenne 18'000 cas par jour, loin de l'objectif du gouvernement à 5000 cas quotidiens, et une pression hospitalière qui ne baisse pas (avec environ 2600 patients en réa).

Sur le front des vaccins, après de vives critiques sur la lenteur au démarrage de la campagne, le pays devrait «dépasser les 100.000» vaccinés ce week-end, a souligné le ministre, se disant serein face aux «fausses polémiques».

Plus de 50'000 doses du vaccin Moderna contre le Covid-19, qui vient d'être autorisé en Europe, seront en outre livrées lundi pour être acheminées dans le Grand Est, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Paca afin d'être utilisées dans la semaine, a annoncé dimanche le ministère de la Santé.

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