1er mai Violences contenues à Paris le 1er mai

ATS

1.5.2019 - 22:44

Entre 150'000 et 300'000 personnes, militants syndicaux et gilets jaunes, ont participé mercredi dans toute la France au traditionnel cortège du 1er mai. Si l'ambiance était bon enfant en région, elle était plus tendue et confuse à Paris.

En France, 164'000 personnes ont manifesté, selon le ministère de l'Intérieur, 310'000 selon la CGT. L'an dernier, entre 143'500 (préfecture) et 210'000 personnes (CGT) ont manifesté. Dans la capitale, la mobilisation pour la fête des travailleurs a réuni 40'000 manifestants selon un comptage réalisé pour un collectif de médias par le cabinet Occurrence.

«C'est une grande journée de mobilisation», s'est réjoui le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez. «C'était une journée intéressante parce que des gilets jaunes, des gilets rouges et des sans gilets se sont retrouvés sous des slogans sociaux», a ajouté le leader syndical, qui avait dû être exfiltré du cortège en début d'après-midi après avoir été pris à partie par des radicaux.

Vitrines brisées, pluie de pavés, feux de poubelles, départs d'incendie, jets de lacrymo, grenades de désencerclement, canons à eau: dès avant le départ officiel du cortège parisien, des échauffourées ont eu lieu entre «black blocs» et police, avant un retour au calme en début de soirée. Un policier, blessé au visage, a été hospitalisé, selon la préfecture de police, tandis que des journalistes de l'AFP ont vu des manifestants être pris en charge par les «street medics».

«CGT collabo»

Alors qu'ils ont défilé côte à côté en province au nom de la «convergence des luttes», des «gilets jaunes» et des militants CGT en sont venus brièvement aux mains à l'arrivée du cortège parisien, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Je gagne 1200 euros par mois, je suis comme toi», a lancé un syndicaliste CGT à un manifestant affublé d'un gilet jaune, qui l'invectivait. Les cris de «CGT collabo» et des sifflets ont été entendus, de même que «Tout le monde déteste la CGT», détournement du célèbre slogan hostile à la police.

Alors que le préfet a ordonné la fermeture des commerces, les tensions se sont d'abord concentrées aux alentours du restaurant La Rotonde, «symbole» macroniste où le candidat d'En Marche avait célébré sa qualification au second tour de l'élection présidentielle. Puis le cortège, mêlant militants syndicaux et «gilets jaunes», s'est mis en marche, parcourant quelque 3 km jusqu'à la place d'Italie qui s'est progressivement vidée à partir de 19h00.

Le ministère a déployé plus de 7400 policiers et gendarmes. Il tablait sur «1000 à 2000 activistes radicaux».

Près de 250 gardes à vue

Dans un quartier de l'Elysée bouclé par crainte des «black blocs», Emmanuel Macron avait invité mercredi 400 professionnels des métiers de bouche et des fleurs pour la traditionnelle remise du muguet, autour d'un somptueux buffet. La veille, il avait réclamé que la réponse aux militants radicaux soit «extrêmement ferme», après des appels sur les réseaux sociaux à transformer Paris en «capitale de l'émeute».

En fin d'après-midi, la préfecture de police signalait 330 interpellations et plus de 15'300 contrôles, et le parquet 254 gardes à vue.

En région, la journée du travail a été globalement célébrée dans une ambiance festive par les syndicalistes, les «gilets jaunes» et les politiques, mais sous haute surveillance policière. Plusieurs préfectures ont interdit des défilés dans le centre ville, comme à Caen ou à Lyon.

Malgré leur mobilisation, en ordre dispersé, les syndicats craignaient que leurs revendications ne soient pas audibles au milieu des violences.

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