Des émeutiers armés de pierres, de sabres et parfois même de pistolets, sèment le chaos et la terreur depuis dimanche dans des zones périphériques à majorité musulmane du nord-est de la mégapole, éloignées d'une dizaine de kilomètres du centre. De nombreux travailleurs migrants pauvres y résident.
Les autorités indiennes ont déployé en nombre des policiers en tenue anti-émeutes à New Delhi.
Violences meurtrières en Inde
Des émeutiers armés de pierres, de sabres et parfois même de pistolets, sèment le chaos et la terreur depuis dimanche dans des zones périphériques à majorité musulmane du nord-est de la mégapole, éloignées d'une dizaine de kilomètres du centre. De nombreux travailleurs migrants pauvres y résident.
Les autorités indiennes ont déployé en nombre des policiers en tenue anti-émeutes à New Delhi.
Le Premier ministre indien Narendra Modi a appelé mercredi les habitants de Delhi à «la paix et la fraternité». Il s'exprimait après des violences intercommunautaires qui ont fait 27 morts et près de 200 blessés dans la capitale indienne.
Commerces mis à feu, drapeau hindou hissé sur une mosquée, Coran brûlé: des émeutiers armés de pierres, de sabres et parfois de pistolets ont semé le chaos et la terreur depuis dimanche dans des faubourgs populaires du nord-est de la mégapole, éloignés d'une dizaine de kilomètres du centre.
«J'appelle mes soeurs et frères de Delhi à maintenir en tout temps la paix et la fraternité. Il est important que le calme et la normalité soient rétablis au plus vite», a déclaré le dirigeant nationaliste hindou sur son compte Twitter.
Affrontements communautaires
Des heurts entre partisans et opposants d'une loi controversée sur la citoyenneté, jugée discriminatoire envers les musulmans par ses détracteurs, ont dégénéré en affrontements communautaires entre hindous et musulmans. Lors de multiples incidents rapportés par la presse indienne, des groupes armés hindous s'en sont pris à des lieux et à des personnes identifiés comme musulmans, au cri du slogan religieux «Jai Shri Ram» («Loué soit le dieu Ram»).
Deux hôpitaux de la zone ont fait état mercredi soir d'un bilan cumulé de 27 morts dans ces violences. Plus de 200 personnes ont été blessées, une partie conséquente des patients souffrant de plaies causées par des balles.
Les autorités indiennes ont déployé en nombre des policiers en tenue anti-émeutes. 106 personnes ont été interpellées et aucun nouvel incident n'a été signalé mercredi, a annoncé dans la soirée le porte-parole de la police de Delhi.
Plus tôt dans la journée, les forces de l'ordre demandaient aux habitants de se barricader chez eux, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des pompiers arrosaient de leur lance à eau des échoppes brûlées la nuit précédente.
S'inquiétant de la «situation alarmante», le ministre en chef de Delhi, Arvind Kejriwal, a enjoint le gouvernement de Narendra Modi de mettre en place un couvre-feu dans la zone et déployer l'armée.
Craintes de la minorité musulmane
Un drapeau hindou, représentant le dieu-singe Hanuman, flottait mercredi matin au sommet d'une mosquée de quartier vandalisée, a constaté une équipe de l'AFP. Des vidéos tournées la veille et circulant sur les réseaux sociaux, dont l'AFP a vérifié l'authenticité, montrent des hommes grimpant au minaret pour y arracher le haut-parleur et y installer le drapeau, sous les vivats.
Mohammad Muslim, un résident du quartier, a extrait un Coran en feu de la mosquée saccagée. «Vous pouvez voir que mes mains sont devenues noires pour avoir porté le Coran brûlé», a-t-il expliqué à l'AFP.
Narendra Modi est confronté depuis décembre à un vaste mouvement de contestation contre une nouvelle législation qui facilite l'attribution de la citoyenneté indienne à des réfugiés, à condition qu'ils ne soient pas musulmans. Ce texte a cristallisé les craintes de la minorité musulmane d'être reléguée au rang de citoyens de seconde classe, dans cette nation où les hindous représentent 80% de la population.
La loi a provoqué les plus importantes manifestations dans le pays d'Asie du Sud depuis l'arrivée au pouvoir en 2014 de l'actuel chef de gouvernement, largement réélu l'année dernière.
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