Grèce Visite controversée du ministre turc des affaires étrangères

Keystone-SDA

30.05.2021, 15:45

ATS

Le ministre turc des Affaires étrangères a rendu dimanche une visite privée controversée à la minorité musulmane de Grèce en Thrace. Mevlut Cavusoglu doit rencontrer lundi le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

«En Grèce pour rencontrer des membres de la minorité turque de Thrace occidentale et discuter de nos relations bilatérales», a tweeté M. Cavusoglu dès son atterrissage à l'aéroport d'Alexandroupolis, soulevant l'épineuse question de la désignation de cette minorité.

La région grecque de la Thrace occidentale compte jusqu'à 150'000 musulmans, qui ont obtenu le statut de minorité après le traité de Lausanne de 1923 à la fin d'une guerre entre la Turquie et la Grèce qui a sonné le glas de l'empire ottoman.

M. Cavusoglu avait soulevé la même question mi-avril lors d'une passe d'armes sur un large éventail de sujets avec son homologue grec, Nikos Dendias, au cours d'une conférence de presse houleuse à Ankara.

«Vous ne permettez pas à la minorité turque de s'appeler turque. Vous les appelez musulmans», avait objecté M. Cavusoglu. «S'ils se disent turcs, ils sont turcs, vous devez le reconnaître», avait-il ajouté à l'intention de M. Dendias, qui avait de son côté relayé le profond mécontentement de la Grèce face à la transformation par la Turquie, l'an dernier, de la cathédrale Sainte-Sophie de musée en mosquée.

Moment «critique»

Après une réunion avec des représentants de cette minorité musulmane au consulat de Turquie à Komotini, M. Cavusoglu a visité l'école de cette minorité et un village. Les médias grecs ont réagi à la visite de M. Cavusoglu en Thrace en y voyant une tentative de représailles après son accrochage avec son homologue grec lors de sa visite à Ankara à la mi-avril.

Le journal Proto Thema a jugé dimanche en Une que la visite de M. Cavusoglu en Thrace était un moment «critique» pour les derniers efforts visant à ouvrir la voie à une rencontre entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et Kyriakos Mitsotaki lors d'un sommet de l'Otan le 14 juin à Bruxelles.