«Des bâtons dans les roues» Wagner critique l'armée russe, Stoltenberg voit le conflit durer

ATS

16.2.2023 - 17:58

Le patron des paramilitaires russes de Wagner a jugé que Bakhmout, épicentre des combats dans l'Est ukrainien, ne tomberait pas avant «mars ou avril». Il s'en est pris à la «bureaucratie militaire» qui freine selon lui l'offensive.

"Le président Poutine veut une Europe différente, une Europe où il peut contrôler ses voisins, où il peut décider ce que les pays peuvent faire", a déploré Jens Stoltenberg.
"Le président Poutine veut une Europe différente, une Europe où il peut contrôler ses voisins, où il peut décider ce que les pays peuvent faire", a déploré Jens Stoltenberg.
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Ses propos interviennent alors que Moscou est en quête d'une victoire à quelques jours du premier anniversaire de son offensive le 24 février et que la Russie a intensifié ces dernières semaines son assaut dans l'est.

«Je pense que c'est mars ou avril. Pour prendre Bakhmout, il faut couper toutes les routes d'approvisionnement» ukrainiennes, a dit Evguéni Prigojine, fondateur de Wagner, dans une vidéo mise en ligne.

«Je pense qu'on aurait pris Bakhmout s'il n'y avait pas cette monstrueuse bureaucratie militaire, et si on ne nous mettait pas des bâtons dans les roues tous les jours», a-t-il fustigé dans une autre vidéo, étalant sur la place publique ses différends avec la hiérarchie militaire.

Recrutement de prisonniers plus possible

Evguéni Prigojine a également estimé que le fait que Wagner ne puisse plus recruter de prisonniers en échange d'une amnistie constitue une «saignée» pour son organisation: «A un moment donné, le nombre des unités va baisser et en conséquence le volume des tâches qu'on veut exécuter» aussi, a-t-il prévenu.

Wagner est en première ligne dans l'offensive russe contre Bakhmout depuis l'été, au prix de pertes très importantes. Le groupe paramilitaire a recruté en grand nombre des détenus pour aller combattre en Ukraine.

Prigojine avait annoncé le 9 février que ce recrutement avait cessé, alors que les combats dans les environs de Bakhmout ont redoublé d'intensité depuis plusieurs semaines même si les avancées russes restent limitées.

Israël à Kiev, après une année

Le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, a pour sa part effectué jeudi la première visite d'un ministre de l'Etat hébreu en Ukraine depuis le début du conflit il y a un an.

«Israël est résolument en solidarité avec les Ukrainiens et reste attaché à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a affirmé M. Cohen lors d'une conférence de presse avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba.

«Israël s'oppose fermement au meurtre de civils innocents», a-t-il encore assuré, après s'être notamment rendu dans la ville martyre de Boutcha, symbole des atrocités dont est accusée la Russie.

Il a ensuite rouvert officiellement l'ambassade israélienne à Kiev, alors que jusqu'ici, Tel Aviv avait pris grand soin de rester neutre dans le conflit, notamment à cause du rôle de Moscou au Proche-Orient.

Moscou pilonne les infrastructures

La Russie continue pour sa part sa campagne de bombardements des infrastructures de son voisin, lançant une fois encore dans la nuit de mercredi à jeudi missiles et drones sur l'Ukraine. Au moins une personne, une femme de 79 ans, a été tuée, dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est).

L'intensification des combats dans l'est intervient alors que le conflit entrera prochainement dans sa deuxième année et que la Russie est suspectée de préparer un nouvel assaut d'ampleur.

Ne pas laisser Poutine gagner

«Nous devons être préparés pour le long terme, cela peut durer de très nombreuses années», a averti le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, dans un entretien à l'AFP. «Nous sommes là pour nous assurer que l'Ukraine gagne cette guerre», a-t-il promis.

«Si Poutine gagne en Ukraine, ce sera une tragédie pour les Ukrainiens. Mais ce sera aussi dangereux pour nous tous, car lui et les autres dirigeants autoritaires seront convaincus que lorsqu'ils utilisent la force militaire, ils peuvent atteindre leurs objectifs».

Livraisons d'armement attendues

Les Occidentaux devraient livrer dans les semaines à venir à l'Ukraine chars modernes, blindés et missiles de longue portée, autant d'armements qui risquent d'accroître encore les problèmes de l'armée russe.

Depuis plusieurs mois, Américains et Européens aident aussi Kiev à se défendre dans le cyberespace, où les attaques russes visant l'Ukraine ont augmenté de 250% en 2022, selon un rapport de Google.

Diplomates expulsés

La Russie a par ailleurs annoncé jeudi l'expulsion de quatre diplomates autrichiens en réponse à celle de quatre Russes plus tôt en février, que Moscou qualifie de geste «inamical et injustifié» de la part de Vienne.

Seul allié européen de la Russie, le président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, a de son côté déclaré jeudi que son pays ne se joindrait à l'assaut russe que s'il était directement attaqué. Cela alors que les spéculations vont bon train depuis des mois sur ce sujet.