Mer de Chine méridionale Washington appelle Pékin à cesser son action «provocatrice»

ATS

30.4.2023 - 01:33

Les Etats-Unis ont appelé samedi Pékin à cesser son action «provocatrice et dangereuse» dans les eaux disputées de la mer de Chine méridionale, après une collision évitée de justesse entre un vaisseau des garde-côtes chinois et un navire philippin.

Le patrouilleur des gardes-côtes philippins BRP Malapascua, à gauche, s'approche du navire de la marine philippine BRP Sierra Madre sur le Second Thomas Shoal, connu localement sous le nom de Ayungin Shoal, en mer de Chine méridionale, dimanche 23 avril 2023. 
Le patrouilleur des gardes-côtes philippins BRP Malapascua, à gauche, s'approche du navire de la marine philippine BRP Sierra Madre sur le Second Thomas Shoal, connu localement sous le nom de Ayungin Shoal, en mer de Chine méridionale, dimanche 23 avril 2023. 
KEYSTONE

«Nous demandons à Pékin de renoncer à son action provocatrice et dangereuse», a déclaré dans un communiqué un porte-parole du département d'Etat américain, réaffirmant son soutien à son «allié» des Philippines, alors que l'incident a tendu les relations entre la Chine et Manille.

Les Etats-Unis préviennent aussi qu'aucune offensive chinoise ne resterait pas sans réponse, alors que les tensions sont déjà vives entre les deux pays, sur fond de compétition économique et de luttes d'influence diplomatique.

«Une attaque armée dans le Pacifique, qui comprend la mer de Chine méridionale, contre les forces armées, les navires publics ou les avions philippins, y compris ceux des garde-côtes, aurait pour conséquence l'application des engagements de défense mutuelle des États-Unis» à l'égard des Philippines, en vertu d'un traité de 1951, affirme le porte-parole du département d'Etat.

La mise au point intervient à deux jours d'une visite à Washington du président philippin, Ferdinand Marcos Jr. Il sera reçu par son homologue Joe Biden à la Maison Blanche.

Taïwan

La proximité avec Taïwan pourrait faire des Philippines un partenaire-clé des Etats-Unis en cas d'invasion par la Chine de l'île démocratique qu'elle considère comme faisant partie de son territoire.

Début avril, Manille a mis à disposition de Washington quatre nouvelles bases militaires dont une base navale non loin de Taïwan, au grand dam de Pékin.

L'incident entre les bateaux chinois et philippin, qui a fait monter le ton entre Pékin et Manille, s'est produit dimanche près des îles Spratleys.

Une collision a été évitée de justesse au moment où un navire des garde-côtes chinois a coupé la route à celui des garde-côtes philippins. L'incident, dont a été témoin une équipe de l'AFP à bord d'un autre bateau philippin, est le dernier d'une longue série.

Il a eu lieu près du récif de Second Thomas, à environ 200 km de l'île philippine de Palawan et à plus de mille kilomètres de l'île de Hainan, les terres chinoises les plus proches.

«Les images et les vidéos récemment publiées dans les médias rappellent de manière crue que la République populaire de Chine harcèle et intimide les navires philippins qui effectuent des patrouilles de routine dans leur zone économique exclusive», dénonce le département d'Etat américain.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, faisant fi d'un jugement international de 2016 en vertu duquel ses prétentions n'ont pas de fondement légal.

Philippines sur le gril

La Chine y a réaménagé et militarisé, ces dix dernières années, des milliers d'hectares de récifs où ont poussé des pistes d'atterrissage, des ports et des systèmes radar.

Pékin a répondu vendredi à l'incident en accusant les Philippines d'avoir «délibérément» voulu le provoquer. Manille a assuré de son côté que «des patrouilles de routine dans nos propres eaux ne peuvent être ni préméditées ni provocatrices» et relèvent d'"un droit légal que nous avons exercé et que nous continuerons d'exercer».