Nucléaire iranien Washington estime la réponse de Téhéran «pas constructive»

ATS

2.9.2022 - 07:35

La réponse de Téhéran dans les négociations concernant l'accord sur le nucléaire iranien n'est «pas constructive», ont affirmé jeudi les Etats-Unis. La perspective d'un prochain retour à l'accord historique conclu en 2015 recule.

Le président iranien Ebrahim Raisi s'exprime lors d'une conférence de presse à Téhéran, Iran, le 29 août 2022. Selon le site officiel présidentiel, Raisi a déclaré que quatre conditions importantes de la proposition nucléaire n'ont pas encore été convenues et examinées, qui sont nécessaires pour atteindre un accord nucléaire.
Le président iranien Ebrahim Raisi s'exprime lors d'une conférence de presse à Téhéran, Iran, le 29 août 2022. Selon le site officiel présidentiel, Raisi a déclaré que quatre conditions importantes de la proposition nucléaire n'ont pas encore été convenues et examinées, qui sont nécessaires pour atteindre un accord nucléaire.
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«Nous pouvons confirmer que nous avons reçu la réponse de l'Iran à travers l'Union européenne», a déclaré Vedant Patel, porte-parole adjoint du département d'Etat. «Nous l'étudions, et répondrons par le biais de l'Union européenne, mais malheureusement, elle n'est pas constructive», a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avait pourtant dit mercredi espérer un accord «dans les jours à venir». L'UE a présenté le 8 août ce qu'elle a appelé un texte final pour restaurer l'accord historique de 2015, qui avait été enterré par l'ancien président américain Donald Trump.

L'Iran y a proposé des changements – globalement acceptés par les Européens – et auxquels les Etats-Unis ont répondu via les médiateurs. Le porte-parle du ministère des Affaires étrangères iranien Nasser Karani avait déclaré plus tôt jeudi que Téhéran avait envoyé une nouvelle réponse après celle des Etats-Unis, selon l'agence officielle iranienne Irna.

Les négociations sur le nucléaire iranien, engagées depuis déjà 16 mois mais qui avaient été suspendues puis reprises début août, ont pour but de relancer cet accord conclu en 2015 avec Téhéran par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) plus l'Allemagne.

Allègement des sanctions

Joe Biden a promis de longue date de restaurer l'accord, estimant qu'il s'agissait du meilleur moyen de limiter le programme nucléaire iranien, et que le retrait américain n'avait fait qu'inciter Téhéran à accélérer son projet. Selon la nouvelle proposition, l'Iran bénéficierait d'un allègement des sanctions et pourrait à nouveau vendre son pétrole en échange de restrictions strictes sur son programme nucléaire.

L'Iran et les Etats-Unis ont répondu en proposant une série de changements. Mais selon Washington donc, la réponse de Téhéran est insuffisante. Lors d'un entretien mercredi avec le Premier ministre israélien Yaïr Lapid, farouche opposant de l'accord, Joe Biden avait «souligné l'engagement des Etats-Unis à ne jamais permettre à l'Iran de se doter de l'arme nucléaire».

Washington assure que l'Iran a fait des concessions cruciales, et aurait en particulier abandonné sa demande visant à bloquer certaines inspections de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique. Ce sujet des inspections reste toutefois ultra-sensible de part et d'autre.

Téhéran a ainsi récemment demandé la clôture d'une enquête de l'AIEA concernant des traces d'uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés, ce que le patron de l'Agence, Rafael Grossi, refuse. Le gendarme onusien du nucléaire avait lui déploré l'absence de réponses «crédibles» de Téhéran concernant ces traces.