Les Etats-Unis ont annoncé mardi soir l'envoi de «systèmes de missiles plus avancés» à l'Ukraine, sur le point de céder dans l'est face aux forces russes la ville de Severodonetsk. Kiev réclame de telles armes avec urgence depuis un certain temps.
Les Himars peuvent porter deux types de stations de lancement de missiles: l'une permet de lancer en même temps six missiles guidés de 227 mm, l'autre d'un seul missile tactique ATACMS, à plus longue portée (archives).
Les soldats ukrainiens ne contrôlent plus qu'une partie de la ville de Severodonetsk.
Washington muscle encore son aide militaire à l'Ukraine - Gallery
Les Himars peuvent porter deux types de stations de lancement de missiles: l'une permet de lancer en même temps six missiles guidés de 227 mm, l'autre d'un seul missile tactique ATACMS, à plus longue portée (archives).
Les soldats ukrainiens ne contrôlent plus qu'une partie de la ville de Severodonetsk.
Le président américain Joe Biden a écrit mardi dans le New York Times que son pays allait «fournir aux Ukrainiens des systèmes de missiles plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clés sur le champ de bataille en Ukraine».
Il s'agit, selon un haut responsable de la Maison-Blanche, de Himars (High Mobility Artillery Rocket System), c'est-à-dire des lance-roquettes multiples montés sur des blindés légers, d'une portée de 80 kilomètres environ. Ces équipements font partie d'un nouveau volet plus large d'assistance militaire américaine à l'Ukraine, de 700 millions de dollars au total, dont le détail doit être donné mercredi.
Toujours soucieux de ne pas être considéré comme cobelligérant, M. Biden a insisté sur le fait qu'il «n'encourage pas» et «ne donne pas à l'Ukraine les moyens de frapper» sur le territoire russe.
Zelensky: «la Russie va perdre économiquement»
Réagissant mardi aux nouvelles sanctions de l'UE contre la Russie, parmi lesquelles l'abandon progressif des importations de pétrole russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky juge que la Russie sera «perdante économiquement».
01.06.2022
Severodonetsk près de tomber
Pour des spécialistes, les Himars pourraient changer le rapport de forces sur le terrain, alors que l'armée ukrainienne semble reculer dans le Donbass face à la puissance de feu de Moscou.
Dans cette région de l'est de l'Ukraine, les forces russes sont sur le point de s'emparer de Severodonetsk, ville stratégique dont elles «contrôlent la majeure partie», a annoncé mardi le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.
Ce dernier a appelé les habitants de cette ville «détruite à 90%» à rester dans les abris et à «préparer des masques pour le visage trempés dans une solution de soude» après qu'un «réservoir d'acide nitrique» d'une usine chimique a été «touché» par une frappe russe.
«Compte tenu de la présence d'une production chimique à grande échelle à Severodonetsk, les frappes de l'armée russe dans cette ville, avec des bombardements aériens aveugles, sont tout simplement folles», a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo mardi soir.
«Mais au 97e jour d'une telle guerre, cela n'étonne plus que, pour les militaires russes, pour les commandants russes, pour les soldats russes, toute folie soit absolument acceptable», a-t-il ajouté.
Plus d'évacuations possibles
Les combats, trop dangereux, empêchent l'évacuation des civils, ce qui a fait dire au gouverneur qu'il n'y a «désormais aucune possibilité de quitter» la ville mardi. Il pourrait rester 12'000 civils à Severodonetsk, selon le Norwegian Refugee Council (NRC), une ONG dont l'essentiel du personnel en Ukraine y était basé jusqu'à l'invasion russe du pays le 24 février.
Selon la vice-ministre ukrainienne de la défense Ganna Malyar, un des objectifs de Moscou est «d'encercler les troupes ukrainiennes et de compliquer la situation en nous faisant chanter plus tard avec ces troupes encerclées, ce que l'on peut appeler en général un 'chaudron'».
«Jusqu'à présent, ils n'ont pas réussi, parce que l'armée ukrainienne résiste avec une grande puissance», a-t-elle affirmé mercredi matin sur YouTube, avant de reconnaître que les forces russes possèdent «un avantage en matière de quantité d'équipements, d'armes et d'hommes».
Dans le sud, les forces ukrainiennes ont affirmé regagner du terrain notamment dans la région autour de Kherson, ville proche de la Crimée et passée sous contrôle russe au début mars.
Sur le plan diplomatique, l'absence de pourparler ne laisse présager aucun cessez-le-feu prochainement, même ponctuel.