Banques et filles de Poutine visées Washington annonce de nouvelles sanctions

ATS

6.4.2022 - 18:19

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle volée de sanctions économiques et financières contre la Russie, qu'ils qualifient dans un communiqué de «dévastatrices» et qui visent notamment les grandes banques et les filles de Vladimir Poutine.

«J'ai dit clairement que la Russie paierait un prix lourd et immédiat pour ses atrocités à Boutcha», a souligné le président Joe Biden. (archives)
«J'ai dit clairement que la Russie paierait un prix lourd et immédiat pour ses atrocités à Boutcha», a souligné le président Joe Biden. (archives)
KEYSTONE/AP/Patrick Semansky

Le ministre américain de la Justice Merrick Garland a pour sa part annoncé, presque simultanément, la toute première inculpation d'un oligarque russe pour violation des sanctions prises depuis l'invasion de l'Ukraine.

«J'ai dit clairement que la Russie paierait un prix lourd et immédiat pour ses atrocités à Boutcha», a souligné le président Joe Biden sur Twitter.

«Nous privons (la Russie) de capitaux, nous la privons de technologie, nous la privons de talents et l'ensemble des mesures que nous prenons crée une spirale qui s'accélère au fur et à mesure que Poutine continue l'escalade» militaire, a expliqué un haut responsable américain sous couvert d'anonymat lors d'une conférence téléphonique.

«Même un autocrate comme Poutine a passé un contrat social avec le peuple russe. Il leur a pris leur liberté en échange de stabilité. Et ce n'est pas ce qu'il leur donne en ce moment», a-t-il affirmé.

Selon Washington, la Russie pourrait voir son économie s'effondrer de quelque 15% cette année.

Sberbank et Alfa Bank

En plus d'interdire tous les nouveaux investissements en Russie, une mesure connue depuis mardi, l'exécutif américain va imposer les contraintes les plus sévères qui soient à l'incontournable banque publique Sberbank et à la plus grande banque privée du pays, Alfa Bank.

Ces institutions, déjà visées par des sanctions moins lourdes, subiront un gel de tous leurs avoirs «en contact avec le système financier américain», et seront interdites de toute transaction avec des acteurs américains, selon la Maison Blanche.

Les Etats-Unis vont également sanctionner «de grandes entreprises publiques stratégiques», mais n'ont pas immédiatement dévoilé de liste.

L'exécutif américain a toutefois indiqué que ces mesures destinées à faire de la Russie un Etat «paria» de l'économie mondialisée ménageraient des exceptions pour ce qui a trait au secteur de l'énergie – la principale source de revenus du régime de Vladimir Poutine.

La Maison Blanche répète à chaque occasion que toute annonce de sanctions est étroitement coordonnée avec les alliés des Américains, en particulier avec les Européens, très dépendants du gaz russe.

Le Royaume-Uni a lui aussi durci ses sanctions contre Moscou mercredi, en s'en prenant comme les Etats-Unis à Sberbank, et en annonçant la fin des importations de charbon russe.

Les Etats-Unis avaient par ailleurs décidé en début de semaine d'interdire à la Russie de rembourser sa dette en dollars, faisant croître le risque d'un défaut de paiement.

Les filles de Poutine sanctionnées

Washington va également sanctionner les deux filles du président russe: leurs avoirs aux Etats-Unis seront gelés et leurs liens avec le système financier américain sectionnés.

Ces filles de Vladimir Poutine sont connues dans les médias russes sous les noms de Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova.

«Nous pensons que beaucoup des avoirs de Poutine sont dissimulés à travers des membres de sa famille, et c'est pourquoi nous les visons», a indiqué le haut responsable américain cité plus haut.

Le même traitement sera appliqué à la femme et à la fille du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, ainsi qu'aux membres du Conseil de sécurité russe, dont fait partie notamment l'ancien président et premier ministre Dmitri Medvedev.

En même temps que tombaient les nouvelles sanctions, les Etats-Unis ont annoncé l'inculpation du milliardaire Konstantin Malofeev.

L'oligarque, considéré comme l'une des principales sources de financement des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, est accusé d'avoir «tenté d'échapper aux sanctions en utilisant des complices pour acquérir et diriger en cachette des médias à travers l'Europe».