Acquis illégalement? Washington saisit un avion du président vénézuélien Maduro

ATS

3.9.2024 - 08:14

Les Etats-Unis ont annoncé lundi avoir saisi un avion du président vénézuélien Nicolás Maduro en raison de violations présumées des sanctions américaines. Le Venezuela a dénoncé un «acte de piraterie» de Washington.

Nicolas Maduro (archives).
Nicolas Maduro (archives).
sda

Keystone-SDA

«Ce matin, le ministère de la justice a saisi un avion que nous considérons comme ayant été acquis illégalement pour 13 millions de dollars par l'intermédiaire d'une société-écran et sorti clandestinement des Etats-Unis pour être utilisé par Nicolás Maduro et sa clique», a déclaré le ministre américain de la justice, Merrick Garland, dans un communiqué.

L'appareil, un Falcon 900EX de Dassault, a été saisi en République dominicaine et transféré en Floride (sud-est), est-il précisé dans le communiqué.

Le Venezuela a réagi en qualifiant d'"acte de piraterie» la saisie. «Le Venezuela dénonce devant la communauté internationale qu'une fois de plus, les autorités des Etats-Unis d'Amérique, dans une pratique criminelle répétée qui ne peut être qualifiée que d'acte de piraterie, ont illégalement confisqué un avion utilisé par le président de la République», écrit le ministère vénézuélien.

Une prime pour Maduro

«Cette action révèle qu'aucun Etat ni aucun gouvernement constitutionnel n'est à l'abri d'actions illégales qui bafouent le droit international», ajoute le ministère.

La République dominicaine a, elle, souligné qu'elle n'avait pas participé à l'enquête menée par Washington. Les autorités dominicaines ont «seulement» répondu à «une demande internationale d'entraide judiciaire», a affirmé le ministre des affaires étrangères dominicain Roberto Alvarez à des journalistes, précisant que l'avion se trouvait dans son pays avant la saisie «à des fins de maintenance».

En août 2019, sous la présidence du républicain Donald Trump, l'exécutif américain avait publié un décret interdisant à toute personne aux Etats-Unis d'effectuer des transactions avec quiconque ayant «directement ou indirectement agi pour le gouvernement du Venezuela ou en son nom», a rappelé le ministère.

En mars 2020, le ministère américain de la justice avait annoncé l'inculpation de Nicolás Maduro et d'autres hauts responsables vénézuéliens et offert une prime pouvant atteindre 15 millions de dollars pour toute information qui permettrait d'arrêter le président au pouvoir depuis 2013. Nicolás Maduro et ces responsables étaient accusés de s'être alliés avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), «pour inonder les Etats-Unis de cocaïne».