«Voyage d'amitié» Xi Jinping en visite d'Etat en Russie pour la «paix»

ATS

20.3.2023 - 08:29

Xi Jinping et Vladimir Poutine ont loué lundi la solidité de leur partenariat bilatéral, quelques heures avant l'arrivée du président chinois à Moscou. Le président chinois entame une visite d'Etat de trois jours en Russie.

Xi Jinping, qui vient d'entamer un troisième mandat de président, chose inédite en Chine, appelle régulièrement Vladimir Poutine son «vieil ami». (archives)
Xi Jinping, qui vient d'entamer un troisième mandat de président, chose inédite en Chine, appelle régulièrement Vladimir Poutine son «vieil ami». (archives)
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20.3.2023 - 08:29

Dans un article publié dans le journal russe Rossiyskaya Gazeta, Xi Jinping a présenté sa venue comme un «voyage d'amitié, de coopération et de paix», face à des Occidentaux qui regardent la relation sino-russe avec méfiance. «J'ai hâte de travailler avec le président Poutine pour adopter ensemble une nouvelle vision» des liens bilatéraux, écrit notamment M. Xi.

Forte d'avoir facilité la récente réconciliation diplomatique entre l'Arabie saoudite et l'Iran, la Chine se positionne en médiatrice sur la guerre en Ukraine et appelle notamment à des négociations de paix entre Moscou et Kiev.

Bouffée d'oxygène

Dans un article publié lundi dans un journal chinois, Vladimir Poutine salue «la volonté de la Chine de jouer un rôle constructif dans le règlement» du conflit et estime que «les relations russo-chinoises ont atteint le point culminant de leur histoire».

La venue du président chinois offre également une bouffée d'oxygène à Vladimir Poutine, isolé diplomatiquement. Xi Jinping, qui vient d'entamer un troisième mandat de président, chose inédite en Chine, appelle régulièrement Vladimir Poutine son «vieil ami».

Unis par un partenariat «sans limites», célébré l'an passé trois semaines avant le début de l'intervention en Ukraine, Pékin et Moscou se sont rapprochés ces dernières années, notamment pour faire front commun contre les Occidentaux.

La Chine n'a pas condamné publiquement l'invasion russe et critique Washington pour ses livraisons d'armes à l'Ukraine ainsi que l'Otan pour n'avoir pas pris en compte les préoccupations russes en matière de sécurité. Pékin appelle toutefois au dialogue ainsi qu'au respect de l'intégrité territoriale de tous les Etats – y compris donc de l'Ukraine.

«Dicter l'ordre international»

«Aucun pays ne devrait dicter l'ordre international», a écrit Xi Jinping dans l'article publié dans le journal russe. «La Chine a toujours défendu une position objective et impartiale basée sur le fond du problème et a activement encouragé les pourparlers de paix.»

Une position jugée trop tiède par plusieurs pays occidentaux, pour lesquels la Chine soutient ainsi de façon tacite l'agression russe. Ils estiment en outre que les grands appels de Pékin à la paix ne peuvent se traduire par des actions concrètes dans l'immédiat.

Les Etats-Unis ont ainsi déjà indiqué qu'ils ne soutiendront pas un nouvel appel chinois au cessez-le-feu lors de la visite de Xi Jinping en Russie, considérant que cela reviendrait à consolider l'emprise russe sur les territoires conquis en Ukraine.

Dîner lundi

Les présidents chinois et russe auront un premier tête-à-tête «informel» lundi avant un dîner, puis des discussions mardi, a indiqué le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, cité par les agences de presse russes.

Ils signeront notamment «une déclaration commune (...) sur l'approfondissement des relations de partenariat exhaustif et de relation stratégique entrant dans une nouvelle ère» ainsi qu'un document portant sur la coopération économique bilatérale à l'horizon 2030, a-t-il déclaré.

Selon le quotidien américain The Wall Street Journal, Xi Jinping, au nom de la neutralité affichée par son pays, pourrait également s'entretenir avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky une fois de retour en Chine.

Menace de frappe sur la CPI

La visite de Xi Jinping intervient quelques jours après l'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de l'émission d'un mandat d'arrêt contre le président russe, accusé de crime de guerre pour «déportation illégale» d'enfants ukrainiens.

Coutumier des propos au vitriol, l'ancien président russe Dmitri Medvedev, actuellement vice-président du Conseil de sécurité nationale, a déclaré que la CPI pouvait être la cible d'un missile russe. «On peut très bien imaginer une frappe de haute précision avec un missile hypersonique russe Oniks depuis un navire russe en mer du Nord contre le bâtiment du tribunal à la Haye», a-t-il écrit sur Telegram, invitant les juges à «regarder attentivement le ciel».

ATS