Sécurité nationaleChine: Xi veut faire de son armée «une grande muraille d'acier»
ATS
13.3.2023 - 05:14
Le président chinois Xi Jinping a souligné lundi la nécessité de renforcer la sécurité nationale lors de son premier discours depuis sa reconduction pour un troisième mandat. Il a fustigé les «forces extérieures» qui se mêlent de Taïwan.
Keystone-SDA
13.03.2023, 05:14
13.03.2023, 06:45
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«La sécurité est le fondement du développement, tandis que la stabilité est une condition préalable à la prospérité», a affirmé M. Xi, 69 ans, aux 3000 députés réunis au palais du peuple à Pékin.
A cette fin, il est nécessaire de «promouvoir pleinement la modernisation de la défense nationale et des forces armées et de faire de [l'armée] une grande muraille d'acier qui protège efficacement la souveraineté nationale, la sécurité et les intérêts du développement», a insisté Xi Jinping.
Le dirigeant a par ailleurs fustigé les «forces extérieures» qui se mêlent de Taïwan. Le pouvoir communiste considère l'île comme une province de la Chine qu'il n'a pas encore réussi à rattacher au reste du territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).
La Chine voit avec mécontentement le rapprochement à l'oeuvre ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les Etats-Unis, qui fournissent depuis plusieurs décennies à l'île un soutien militaire face à Pékin.
Objectif de croissance
Le nouveau premier ministre chinois, Li Qiang, a de son côté averti qu'il serait difficile pour son pays d'atteindre cette année son objectif de croissance «d'environ 5%», déjà l'un des plus faibles depuis des décennies. Cela «demandera beaucoup d'efforts», a-t-il affirmé lors de sa première conférence de presse depuis sa nomination à la tête du gouvernement samedi.
Ce rythme de croissance du PIB, qui ferait bien des envieux dans la plupart des grandes économies, n'en serait pas moins l'un des plus faibles depuis 40 ans pour le géant asiatique. La Chine a vu en 2022 son produit intérieur brut croître de 3%, loin de l'objectif initial de 5,5%, au moment où les restrictions sanitaires et la crise de l'immobilier pesaient lourdement sur l'activité.
Le pays a suivi durant près de trois ans une politique sanitaire stricte dite du «zéro Covid», qui a permis à la population d'être largement protégée du Covid-19, mais a porté un rude coup à l'économie. Ces mesures ont finalement été levées en décembre.
«De grandes choses»
Li Qiang a également dénoncé «l'encerclement» et la «répression» de son pays par les Etats-Unis, dans un contexte de tensions exacerbées avec la première puissance mondiale. «La Chine et les Etats-Unis peuvent et doivent coopérer. Si nous coopérons, nous pouvons accomplir de grandes choses», a affirmé M. Li.
Il y a une semaine, le président chinois Xi Jinping avait lui aussi parlé en ces termes des tensions géopolitiques avec Washington, lors d'une session parlementaire à Pékin.
La Chine et les Etats-Unis se livrent une féroce bataille pour la fabrication des semi-conducteurs, ces composants électroniques indispensables au fonctionnement des smartphones, des voitures connectées mais aussi d'équipements militaires. Au nom de la sécurité nationale, Washington a multiplié ces derniers mois les sanctions à l'encontre des fabricants de puces chinois.