Droits humains Yémen: la Suisse et des dizaines de pays veulent une investigation

sn, ats

8.3.2022 - 14:01

Une cinquantaine de pays, dont la Suisse, demandent des garanties pour des investigations sur les violations des droits humains au Yémen. Face à eux, le même nombre d'Etats, emmenés par le Yémen lui-même, ont mis en garde le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève contre une «politisation» si celui-ci venait à lancer un mécanisme.

Selon les enquêteurs indépendants du GEE, aussi bien des individus de la coalition emmenée par l'Arabie saoudite que le gouvernement en exil, les rebelles Houthis (en photo) et les séparatistes du Conseil de transition du sud (STC) sont responsables de crimes de guerre.
Selon les enquêteurs indépendants du GEE, aussi bien des individus de la coalition emmenée par l'Arabie saoudite que le gouvernement en exil, les rebelles Houthis (en photo) et les séparatistes du Conseil de transition du sud (STC) sont responsables de crimes de guerre.
KEYSTONE

8.3.2022 - 14:01

L'année dernière, la reconduction du Groupe éminent d'experts sur le Yémen (GEE) avait été rejetée par l'instance onusienne. Une première en près de 20 ans de Conseil des droits de l'homme. Plusieurs diplomates occidentaux avaient laissé entendre qu'ils ne voulaient pas en rester là.

Mardi, dans une déclaration conjointe lue par les Pays-Bas au Conseil, une cinquantaine de pays ont exprimé leur inquiétude après l'augmentation des violences ces derniers mois, multipliées par cinq en janvier selon l'ONU. Sans mentionner le GEE, ces Etats appellent à garantir la possibilité pour les travailleurs des droits humains de mener des investigations sur les accusations d'abus. Ils demandent à la communauté internationale des pistes pour empêcher les violations et établir des responsabilités.

Face à eux, une autre déclaration a rassemblé aussi plus de 50 pays. Ceux-ci affirment l'importance d'investigations sur les violations des droits humains, mais par des acteurs nationaux. Ils appellent le Conseil à s'abstenir de tout dispositif «politiquement motivé» qui aboutirait à une «politisation» et davantage de tensions dans l'instance.

Dans leurs rapports, les enquêteurs indépendants du GEE avaient à plusieurs reprises évoqué des crimes de guerre. Selon eux, aussi bien des individus de la coalition emmenée par l'Arabie saoudite que le gouvernement en exil, les rebelles Houthis et les séparatistes du Conseil de transition du sud (STC) en sont responsables. En des années de conflit, les violences ont fait des dizaines de milliers de victimes.

sn, ats